you break me like porcelain but I love you [kikuyuki]

♛ you break me like porcelain but I love you

You play with me like it’s a game. I just fall in line and every time, heartbreak. I just close my eyes, pretend I’m fine. All fake. You break me, over and over again. You break me like porcelain. I can’t escape the sound of you. I hear your voices bleeding through. You’ve become my heroin, nothing but a sick addiction.

La soirée fut mouvementée, je n'ai pas raconté d'histoires flippasses qui m'ont fait frissonner plus d'une fois. J'ai dû m'accrocher à Melvin tout le temps de la soirée et j'ai sursauté plus d'une fois. Je n'apprécie pas les histoires ou films d'épouvante et depuis l'accident, que cela soit Halloween où cela était digne d'un film et l'accident macabre dont j'ai survécu.. J'ai beaucoup plus de mal. J'étais pressé que tout cela se termine et qu'on aille se coucher. Le pire fut de savoir que l'homme pour qui mon satané cœur n'arrête pas de battre était là. Il a parlé avec les autres.. Cela ne m'étonne pas, je n'existais pas pour lui avant même si, je me suis effondré dans ses bras chezKatsuki.. Je déteste cette faiblesse. Quand il était l'heure de se coucher alors que j'étais pâle, j'ai reçu une forte étreinte de Melvin, il m'a pincé doucement les joues et m'a demandé que si j'étais trop effrayé je pouvais aller le rejoindre dans sa tente. J'ai décliné son invitation, mais je ne suis pas vraiment rassuré. Je ne me vois pas m'endormir.. Chaque bruit m'effraie et j'avais envie de traîner un peu vers la mer. Je suis le seul qui porte des manches longues. J'ai chaud, mais c'est toujours mieux que de montrer au grand jour mes cicatrices.

Yuki sait que je continue de me mutiler, depuis je l'ai avoué à Alex qui semblait à moitié surpris lors de mon aveu et il fut blessé. J'ai eu pendant un moment, l'impression qu'il était déçu de moi et cela m'a fait mal. Cela fait deux semaines maintenant.. Deux semaines où, je me bats continuellement contre l'envie de me faire mal.. Avec Melvin, il m'arrive de patiner simplement. Je ne fais pas de saut, je ne m'amuse pas à faire des transitions non plus. Je foule simplement la glace comme je pourrais marcher sur du goudron ou courir dans les bois.

Je devrais retourner dans la tente, mais l'envie de dormir n'y est pas. Avec toutes ces histoires, je commence à trembler de peur et je me masse la manche de mon bras. Je sursaute et perd mon ardoise dans le sable quand j'entends des pas. Lorsque je reconnais la personne, je soupire de soulagement. Je place une main sur mon coeur. Comme s'il ne m'avait pas assez effrayé ce soir.. J'ai cru que j'allais frôler une crise cardiaque et puis, n'était-il pas si bien occupé avec toutes ces personnes autour de nous ? C'est toujours comme ça.. Je me demande combien de personnes il a regardé quand j'étais incapable de le voir. Sûrement de nombreuses personnes. Rien que d'y penser, je reçois un autre coup au cœur. Parler avec Melvin m'a fait comprendre que le blesser ne m'apportait rien de bon si ce n'est que me faire du mal. Je ramasse doucement mon ardoise pour écrire malgré tout et lui montrer :

« IMBÉCILE !! TU M’AS FAIS PEUR ! CELA T A PAS SUFFIT AVEC CETTE MAUDITE HISTOIRE ?? »

Tous m’ont fait peur. Je savais que ce n’était pas une bonne idée d’être ici, mais d’un côté.. Cela m’a changé un peu les idées. Cela faisait vraiment longtemps que je n’avais pas vu un feu.. Ni l’océan.. Même si on est de nuit. Je regarde un moment le ciel.. Et je vois ces astres qui brillent.. Cela me rappelle aussi notre soirée des étoiles.. Cette pensée me fait mal. Je ne dois pas penser à cela. C’est terminé.

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La soirée ne s’est pas déroulée comme je l’espérais. Je voulais me changer les idées, penser à autre chose, rencontrer du monde … Finalement, je ne me suis pas beaucoup mêlé aux autres. Je n’ai pas réussi. Être sociable n’est pourtant pas un problème pour moi habituellement. Je suis certes solitaire par moment, mais pas timide, ni trop réservé. Je sais que la présence d’Haruto a joué. Je voulais lui parler, je ne savais juste pas comment m’y prendre et … Ce type avec lui … Il ne l’a pas lâché d’une semelle, ce qui a eu tendance à m’agacer je dois bien l’avouer. J’ai pris part au concours d’histoires d’épouvantes. J’en connais tellement que je ne savais pas laquelle raconter pour effrayer tout le monde, mais j’ai terminé par me décider. Je ne sais pas si elle a fait l’unanimité. C’est un peu le dernier de mes soucis je dois dire … L’heure d’aller se coucher arrive enfin. Il est tard … Ou tôt, selon les points de vue. La plupart des personnes présentes ont eu l’air de bien s’amuser, c’est déjà ça j’imagine. Pour une fois j’ai réussi à ne pas boire une seule goutte d’alcool et ce n’est pas l’envie qui me manquait pourtant … Je crois que la présence d’Haruto a joué sur cette décision aussi.

D’ailleurs je l’ai aperçu un peu plus loin près de la mer, alors que tout le monde allait s’installer dans les tentes. Il est seul … Je me dis que c’est l’occasion si je veux aller lui parler sans avoir son nouveau garde du corps dans les pattes. S’il ne veut pas me voir, il saura me le faire comprendre. Je me fais du souci pour lui depuis ce que j’ai appris la dernière fois … Je ne sais pas si je dois en parler à quelqu’un d’autre et rompre ma promesse ou … Continuer de garder le secret, mais prendre le risque qu’il lui arrive malheur. Je ne peux pas lui apporter l’aide dont il a besoin. Je n’ai plus le droit d’avoir une place importante dans sa vie. Je ne doute pas qu’il est bien entouré … Il n’a plus besoin de moi. Cependant, je dois m’assurer qu’il aille bien. J’approche lentement, pas dans le but de l’effrayé, mais parce que je ne suis pas sûr de moi … Alors je me garde une réserve pour rebrousser chemin … Lorsqu’il remarque ma présence je n’ai plus aucune porte de sortie.

- Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur, dis-je après avoir lu ce qu’il a écrit sur son ardoise.

Je ne sais pas pourquoi il refuse toujours de parler, mais ça me fait mal au cœur … J’ai remarqué qu’avec Melvin, je grimace en pensant à ce prénom, il communique en langage des signes. Je ne connais rien de tout ça, alors je ne peux ni comprendre, ni l’utiliser. Il fait nuit, mais les lumières de la ville se reflètent sur la surface calme de la mer. Le cadre pourrait presque être romantique, même si tout ça est terminé entre nous. Cette ambiance me rappelle le festival des étoiles. Nous n’étions pas encore ensemble, je crois que je réalisais à peine ce que je commençais à ressentir, mais … J’aimerais tellement pouvoir dormir à nouveau tout contre lui.

- Tu vas bien ? demandais-je finalement espérant pouvoir continuer la conversation.

Je ne sais pas s’il en a envie, mais je saisie l’occasion tant qu’elle se présente, sinon je sais qu’après je le regretterai.

- Il se fait tard, on devrait peut-être aller se coucher … Sauf si tu as trop peur d’aller dormir, ajoutais-je avec un léger sourire pour le taquiner. Si tu ne veux pas dormir seul, tu peux venir avec moi …

Sur le moment, je ne réalise pas ce que je viens de dire. C’est le regard qu’il me lance qui me rappelle à la réalité.

- Sans aucune arrière-pensée, promis, je …

Je ne sais même pas quoi dire pour me justifier. Certes, je n’avais aucune arrière-pensée, je voulais juste … Pouvoir le rassurer s’il a peur, mais … Je ne sais pas quoi lui dire, car … Pour être complètement honnête, c’est aussi parce que j’aimerais pouvoir être à nouveau près de lui. Je n’ai pas le droit de faire ça, je sais, mais c’est plus fort que moi. Il me manque et maintenant, il est là … Juste à côté et pourtant j’ai l’impression que des milliers de kilomètres nous séparent encore. J’étais le premier à mettre de la distance entre nous, mais en sachant qu’il va si mal aujourd’hui. Je ne peux pas rester lointain spectateur de tout ça … Je ne peux pas le laisser s’enfoncer dans son mal-être … S’il tente à nouveau de … Je m’en voudrais toute ma vie. Je donnerais tout ce que j’ai pour voir à nouveau cette lueur de bonheur dans son regard, celle qui brillait encore il y a quelques mois et que j’ai participé à réduire en cendre.

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Cette soirée ? Compliquée, déjà je n’ai pas arrêté d’avoir peur malgré mes écouteurs sur les oreilles et le fait que je me suis camouflé dans le dos de Melvin. J’ai bien senti les regards sur moi, pas seulement de mon ex, mais aussi de tous ces inconnus et surtout de cette demoiselle qui semblait si proche de Yuki. Je vais être honnête, j’ai été « jaloux », j’ai eu mal mais plus encore sur le fait qu’elle n’a pas arrêté de me jeter des regards qui m’ont mis mal à l’aise. Comme si elle savait ce qui m’était arrivé. Peut-être qu’il lui a parlé de moi ? Je n’aime pas cette idée. Cela ne m’étonnerait même pas. Je déteste être considéré comme une bête curieuse. Au moins, le fait que tout le monde était concentré pour les histoires d’horreur, cela a me permettre de souffler devant cette attention que je ne désirai point. J’ai eu plusieurs frayeurs et je ne suis pas complètement remis, mais c’est bon. Cela m’a permit d’oublier un peu mes problèmes bien qu’encore une fois, je me suis tenu à l’écart. Je n’étais pas prêt de m’endormir. Comment le pourrais-je alors que ce silence soudain me fait penser aux histoires que j’ai entendu ? J’ai besoin de me retrouver seul et de m’enfermer dans ma bulle. Je n’arrive pas à aller vers les autres. Avant c’était par timidité, maintenant, c’est simplement parce que je n’en retrouve plus le besoin, peur de souffrir à nouveau, de tomber encore si bas. Pourquoi m’attacher si c’est pour qu’on se serve de moi, qu’on m’utilise, qu’on se joue de moi pour me descendre ? Non, je ne veux plus prendre ce risque. Me dévoiler pour jouer de moi ? Non.. Maintenant, les seules personnes pour qui je me bats, sont celles qui ont fait beaucoup de choses pour moi, qui continuent de le faire et qui sont un minimum sincères avec moi. Sumeragi sempai, qu’il ne se confie pas n’est pas un problème en soi, il est ce modèle, un parent qui veut montrer aucune faiblesse pour supporter chacun de ses proches il est comme ça.. Et il fait beaucoup pour moi.. L’a toujours fait..

Perdu dans mes pensées, je sursaute et je frôle presque la crise cardiaque à cette soudaine apparition brisant ainsi ma bulle. Sur le moment, impulsif je traite mon ex d’imbécile. Je le fusille du regard quand il s’excuse une fraction de seconde avant de le reporter sur la mer et sur le ciel essayant de me calmer. Cela marche et me rappelle ce souvenir qu’on a passé ensemble. Je ne voyais rien si ce n’est que l’obscurité et pourtant, cela me semblait plus brillant que maintenant. Aujourd’hui je vois, mais c’est sombre. Je hausse des épaules pour lui répondre. Je vais bien ? Pas vraiment mais qu’importe, je suis lassé de cette question et du fait qu’il s’inquiète faussement pour moi. En fait je préfère même écrire quelque chose à nouveau et le retourne à lui :

« Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi, tu devrais plus t’inquiéter pour toi et cette fille qui t’a surnommé honey. D’ailleurs, tu lui as parlé de moi ? Elle n’a pas cessé de me jeter des regards. »

Je suis jaloux ? C’est difficile et je déteste mon coeur de continuer à l’aimer alors que je n’ai jamais été qu’une grosse dinde. Je regarde un moment mon poignet que je n’ai pas arrêté de malmener avant d’effacer et d’écrire rapidement :

« Tu n’as pas besoin de répondre. Juste, dis-lui qu’elle arrête de me regarder comme une chose curieuse. Je ne suis plus aveugle. »

Ce n’était peut-être pas méchant, mais je ne supporte pas qu’une connaissance de mon ex puisse me regarder ainsi. Je ne sais pas si c’est une bonne personne au vu des connaissances et rencontres de Yuki qu’il n’a eu honte de me montrer.. Je ne fais pas confiance à cette personne. Je ne veux pas être méchant ou quoi que ce soit. Cela ne me rapportera rien si ce n’est qu’empoisonner mon existence qui est au bord de la chute libre. J’écarquille les yeux quand il me fait cette invitation pour dormir une tente. Je suis sur mes gardes, mais puisque je vais bientôt partir aux Etats-Unis, peut-être que je devrais profiter une dernière fois. Je me ferais sûrement du mal, mais je ne pense pas que je reviendrais à Séoul. Alors, je dois essayer de faire la « paix » avec moi. Rester ici est trop douloureux.. Les médias me connaissent même un peu trop. Donc au pire, si je me retrouve à être blessé cette nuit, ce sera la dernière fois que je lui donnerai ce « droit ». Un dernier effort.. Cela ne doit pas être insurmontable et puis, sans me l’avouer je serais beaucoup plus rassuré de le savoir près de moi.


« Tu es arrivé à monter une tente ? Tu es sûr qu’elle va pas nous tomber dessus ? »

Ben quoi ? C’était ma façon de répondre et de le taquiner un peu. Je n’ai jamais réellement vu Yuki faire quelque chose comme le camping ? Je me fais trop de mal à le blesser. La vérité, c’est que je me vois pas en train de dormir pas avec tout ce qu’ils m’ont mis dans la tête :

« J’ai ma tente. Donc si tu veux, tu peux prendre tes affaires.. Le temps que je me change.. »

Il est hors de question que je me déshabille devant lui. Je ne peux plus être proche de lui et puis au moins, s’il y a le moindre problème, je sais que Melvin viendra. Au pire, j’irais au moins rejoindre ce dernier. Parler hein ? Je ne peux pas lui pardonner. Quant au fait qu’il se change je ne compte pas le voir, je me retournerais sur le dos. D’ailleurs, je finis par le guider à ma tente et quand il s’éloigne pour récupérer ses affaires, je me précipite pour rentrer dans la mienne, refermer pour que je me change, cette fois j’enfin un t-shirt et je camoufle mes blessures à travers des bracelets. La tente est grande afin que je ne me sente pas étouffé. Une gentille intention de melvin. C’est un pavillon tente qui peut accueillir plusieurs personnes.. Une fois changé, je sursaute quand je commence à entendre des gouttelettes de pluie et c’est au moment que je vois une ombre. J’ouvre pour laisser entrer mon ex que je trouve vraiment beau trempé et mon coeur bat, mais c’est seulement me faire du mal. Je referme et vais chercher une serviette, les gouttes sont fines donc, il n’est pas encore trop trempé mais quand même. Je lui tends une serviette pour la mettre sur la tête. De là, je me retourne et prends mon ardoise pour lui faire savoir :

« Je vais me retourner pour te laisser te changer tranquillement. »

Je vais au fond où il y a un sac de couchage pour fermer derrière moi, le coeur battant, réprimant cette envie de le voir. J’ai peur de ce qui pourrait advenir. Ce n’est qu’une nuit. Une dernière nuit où nos routes se croisent.

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Quand j’aperçois Haruto un peu à l’écart du groupe, je ne peux pas m’empêcher d’aller le rejoindre. Je me dis que c’est peut-être ma dernière occasion de lui parler. Je m’approche silencieusement, encore hésitant à l’idée de lui manifester ma présence. Je ne voulais pas lui faire peur et je m’empresse de lui demander pardon lorsqu’il sursaute.

- Oh, Haneul ? répondis-je pas certain de savoir où il veut en venir. C’est juste une très bonne amie, je ne savais même pas qu’elle venait ce soir. Oui … Je lui ai parlé de toi, enfin de nous deux … Je l’ai souvent fait, avant même qu’on soit ensemble.

Haneul a probablement été une des premières à savoir ce que je ressentais réellement pour Haruto. Ensuite, je l’ai tenu au courant de toutes les étapes importantes de notre couple, c’était comme me confier à une grande sœur. J’avais besoin de partager mes joies et mes doutes. Elle l’a aussi rapidement su quand nous avons rompu. Je suis souvent allé boire dans le bar où elle travaille. C’était souvent une façon pour moi d’éviter de faire des conneries ou de rentrer avec un inconnu, Haneul était là pour avoir un œil sur moi quand j’étais accoudé au bar là-bas. Et s’il n’y avait pas beaucoup de clients, elle venait discuter quelques minutes. Sinon je vais aussi souvent chez elle quand je ne supporte plus ma solitude et que j’ai besoin d’une présence rassurante.

- Pourquoi … Tu es jaloux ? lançais-je pour l’embêter.

Il n’a vraiment pas à l’être. Haneul n’a toujours été qu’une très bonne amie, presque une sœur, mais je ne l’ai jamais vu autrement. Puis … Je n’ai toujours d’yeux que pour lui. Haruto n’est pas mon premier amour, mais mes sentiments sont probablement plus intenses qu’ils ne l’ont jamais été.

- Elle ne pensait pas à mal. Je pense qu’elle était juste curieuse de te rencontrer enfin …

J’aurais aimé pouvoir lui présenter dans d’autres circonstances et surtout alors que nous étions encore ensemble. La remarque d’Haruto me fait amèrement rire. Il sait taper là où ça fait mal. C’est vrai que je n’ai jamais eu pour habitude de quitter mon confort personnel, même quand je voyais à l’étranger pour mes compétitions, c’est toujours dans des hôtels luxueux, le camping c’est une première pour moi et je n’ai pas essayé de monter la tente. J’aurais probablement eu du mal de toute façon et je ne veux pas me ridiculiser devant tout le monde.

- D’accord …

J’espère au moins qu’il ne partage pas sa tente avec l’autre idiot … Je ne veux pas avoir à supporter Melvin, encore moins quand il est tout mielleux avec Haruto. Il a le double de son âge, ce type est bizarre et ça ne me plaît pas. Je vais récupérer mes affaires que j’avais laissées à Haneul, lui disant que je vais dormir avec Haruto. Je vois bien le léger sourire qu’elle me lance, mais je lui assure qu’elle ne doit pas se faire le moindre film. On va juste … Discuter ? Du moins j’ose l’espérer, je pense que nous en avons tous les deux besoins. Je marche rapidement vers la tente d’Haruto puisqu’il commence à pleuvoir et que je n’ai pas envie d’être trempé. C’est peine perdue, car je sens des gouttes me couler sur le front et dans le cou à cause de mes cheveux mouillés. Nos regards se croisent quelques secondes qui me paraissent durer une éternité. Je prends la serviette qu’il me prête et commence à essuyer mes cheveux et mon visage.

- Ok, je vais faire vite.

Je sors un t-shirt et un jogging de mon sac que j’enfile rapidement, avant de dire à Haruto qu’il peut se retourner. Je laisse mes vêtements dans un coin pour qu’il sèche. Même si je suis content de me retrouver enfin seul avec Haruto, je ne peux pas m’empêcher d’être un peu mal à l’aise. Je suis surpris de le voir en t-shirt, quelques bracelets camouflant vaguement ses cicatrices. Haruto est assis un peu plus loin sur un sac de couchage, j’ai pris le mieux aussi. Je m’approche de lui et je m’assois en laissant une certaine distance entre nous par respect pour lui. Cependant, je me penche pour attraper ses poignets.

- Tu as recommencé ? demandais-je d’une voix douce examinant attentivement sa peau. Tu en as parlé à quelqu’un ?

Je n’ai toujours pas osé le faire moi-même. Je ne voulais pas qu’il soit seul face à cela, mais je ne voulais pas le trahir non plus.

- Tu ne me croiras peut-être pas, mais je m’inquiète pour toi. Le soir où tu as essayé de te suicider tourne en boucle dans ma tête, je ne veux pas que tu recommences … Tu dois en parler à une personne de confiance qui pourra t’aider … Si ça pouvait être moi, je le ferais, mais je n’ai plus aucun droit dans ta vie, je le sais.

Je lâche doucement ses poignets, plongeant mon regard dans le sien quelques instants. Je ne veux pas le forcer à parler de tout ça, ce doit être difficile pour lui, alors je lui laisse la possibilité de changer de sujet.

- Tu n’as pas trop peur, ça va ? demandais-je en lui adressant un sourire qui se veut rassurant.

La pluie tombe de plus en plus violement, en espérant qu’il n’y ait pas d’orage … Je ne crois pas qu’Haruto en ait peur, mais ce n’est pas le cadre idéal pour se rassurer et passer une bonne nuit. Avant, j’aurais pu le prendre dans mes bras, lui proposer de dormir près de moi pour qu’il n’angoisse pas trop après cette soirée d’épouvante, mais je ne peux plus faire ça et je ne veux surtout pas qu’il pense que je suis là avec une intention derrière la tête. Ce n’est pas le cas. Je veux juste … Passer un moment avec lui, quelque chose me dit que ça pourrait être le dernier et j’ai du mal à me l’avouer.

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Je le regarde en coin quand il me répond concernant cette fille. Je n’aime pas le fait qu’il ait parlé de moi. Ils ont sûrement bien dû se moquer de moi ou encore rigoler ou bien s’apitoyer sur mon sort, car j’imagine qu’il a dû parler de ma tentative de suicide. Dans un certain sens, je peux comprendre qu’il ait eu besoin de se confier, mais il l’a fait à combien de personnes ? Je ne supporte pas l’idée que tous ses proches savent pour moi, à quel point je suis brisé. Ils ne connaissent rien de ma vie ou de ce que je ressens.. J’ai complètement tout perdu excepté la vie.. C’est le pire en fait. J’aurais tellement aimé ne pas avoir survécu à cet accident. Cependant, il semblerait que mon existence est encore utile pour certaines personnes.. Les paroles de Melvin me frappent. Ces paroles où il m’a porté sur son dos et qu’il a patiné. Je n’ai pas enfilé un patin cette soirée là, après avoir pleuré et parler, nous avons continués de patiner. Il m’a obligé à faire face comme mon père il y a quelques années. Quant au fait que je sois jaloux, je cela me fait serrer doucement les poings. Je le suis, mais c’est parce que je l’aime encore. Finalement, j’écris une réponse rapide pour lui dire en me rendant compte aussi de quelque chose :

« Qu’elle est plus importante et qu’elle est plus utile que moi pour toi ? T’en fais pas, je le savais, comme je me doute que c’est le cas pour d’autres, alors pourquoi je devrais être jaloux de quelque chose que je soupçonnais déjà ? »


Je préfère me focaliser sur la mer. Il parle à ses amis, mais moi ? Rien ? La bonne blague, j’ai vraiment été encore plus naïf que je le pensais. Je n’aime pas cette conversation. Il fait ce qu’il veut de sa vie, il l’a toujours fait, mon avis n’a jamais compté pour lui. J’inspire et expire doucement, quant au fait qu’elle voulait me rencontrer.. La bonne blague du siècle. Je griffonne quelque chose pour lui répondre :


« Désolé pour l’avoir déçu. Mais, ce n’est vraiment pas réciproque, j’ai envie de ne rencontrer personne et parler. »

De toute façon, mais avec tous les efforts du monde.. Je n’arrive à rien.. Post traumatique ils disent avec le fait que ma mémoire est revenue. Je dirais plutôt que j’ai dû perdre plusieurs années de vie avec mon coeur brisé.. Cette maladie réelle. Je rate un battement en m’attendant à ce qu’il fuit comme il l’a toujours fait. De plus, je n’ai vraiment rien à dire à une inconnue et amie de Yuki. Vraiment pas, mais si mon coeur s’affole c’est à cause de sa demande. J’ai de sérieux doutes concernant ses réelles attentions. Je suis méfiant, mais parce que je compte partir et ne plus revenir ici, j’accepte à la condition qu’on aille dans ma tente. J’ai de sérieux doutes qu’il en ait monté une et son silence me répond. Il doit sûrement être sous la même tente que cette Haneul ou je ne sais quoi. Je le guide à ma tente et de là, je prend un vieux jogging et un t-shirt avec des bracelets pour camoufler ces blessures que je m’inflige. C’est l’une des choses qui me permet de ne pas tomber dans la folie. Je sursaute à cause de la pluie et de cette ombre qui est celle de Yuki. Je lui ouvre avant de chercher une serviette. Je n’aurai pas dû croiser son regard. Car je me sens fondre quand il me regarde ainsi. Finalement, je détourne la tête et vais au fond afin de le laisser se changer sans que je n’ai à le regarder. Est-ce vraiment une bonne idée de le laisser proche de moi ? Au fond, je me rappelle de ce que Katsuki m’a dit concernant le fait qu’il compte abandonner le patinage.

Je me retourne quand il me dit que c’est bon et je le laisse se rapprocher de moi. Par contre, je ne m’attendais pas à ce qu’il me prenne les poignets et qu’il mentionne ce que je m’inflige. J’ose à peine le regarder.. Cette voix douce et ses paroles.. Me font mal, car cela me rappelle certains moments où on était ensemble. Mon coeur est un sale traitre. Je pourrais retirer mes poignets, mais c’est la dernière nuit.. La dernière fois que je vais avoir l’occasion de le voir. J’acquiesce à sa réponse sur le fait que j’en ai parlé à quelqu’un et aussi que j’ai recommencé. Je suis surpris qu’il veut être là pour moi, alors qu’il n’a jamais cherché qu’à se débarrasser de moi et à me fuir. J’attrape mon portable pour écrire un message et le lui montrer alors que j’ai le coeur lourd :

« Et toi tu te noies toujours dans l’alcool non ? Si je te demande d’arrêter le feras-tu ? Alex, Melvin et Katsuki sempai sont au courant. Même s’ils s’en doutaient. »

Je ne veux pas que ce soit toujours lui qui impose ses avis. J’ai dit que je ne me laisserai plus marcher sur les pieds. Je commence à trembler avec la pluie qui devient plus forte.. Et à sa question, j’ai l’impression de passer pour le méchant, je n’ai pas envie d’être blessé et en même temps, cela me fait mal de le faire souffrir et son sourire.. Avec ses histoires et cette pluie je.. J’essaie d’être fort, mais c’est difficile.. Je reprends en texto :

« Pour le moment ça va.. Mais j’espère qu’il n’y aura pas d’orages. Je suis content de te revoir sourire. »

Je sens mes joues se réchauffaient et je détourne mon regard. C’est la première fois que je le vois sourire vers moi. Jusqu’à maintenant, il ne souriait pas. Et je dois avouer que cela m’a fait vaciller. Heureusement que je suis assis. C’est aussi pour m’excuser pour la réflexion que je lui ai faite concernant son problème de boisson. Je reprends mon portable et j’efface rapidement en tremblant, gêné par cette révélation avant qu’un orage éclate soudainement et me fait lâcher mon portable et sursauter. Je m’accroche à la seule personne à mes côtés. J’ai fermé les yeux en m’accrochant au haut de Yuki, le temps de tout l’orage et puis.. Quand.. Cela semble, me rendant compte de la situation, alors que je suis tout tremblant, alors que des flash auditif de l’accident me sont revenus.. Je ne cherche pas spécialement à m’éloigner de lui, le sentir si proche, mais cela me fait trop mal, d’être ainsi dans ses bras.

Je finis par m’écarter doucement, cherchant mon portable n’arrivant qu’à mimer un « pardon » avec mes lèvres sans aucun son. Je me racle la gorge, mais rien ne sort. Je me cache derrière mon portable, alors que nous sommes proches pour lui montrer alors que mon coeur bat fort :

« Je suis désolé. Il pleuvait lors de l’accident. »

J’efface rapidement mon message pour finalement lui demander et prendre mon courage à deux mains pour le regarder à nouveau :

« Est-ce que tu vas vraiment abandonner le patin ? Je veux pas que tu abandonnes. Tu dois continuer ! »

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Il n’a pas à voir Haneul comme une menace. C’est juste une amie, une grande sœur de cœur … Je lui ai confié beaucoup de choses le concernant, lui et notre histoire. Je lui ai beaucoup parlé d’Haruto, mais elle ne l’avait jamais rencontré. Je pense que cela explique les regards qu’elle a pu lui lancer. Je ne me suis pas beaucoup éloigné d’Haneul durant la soirée et je pense que si je n’avais vu Haruto seul au bord de l’eau, je lui aurais demandé si je pouvais dormir dans sa tente. Cependant, j’ai saisis cette occasion pour aller lui parler.

- Oui Haneul est importante pour moi, mais je ne dirai pas qu’elle l’est plus que toi. Je dirai que c’est différent. Ne t’en fais pas, je pense qu’elle comprend.

Je lui ai dit que ce n’était pas facile pour Haruto en ce moment. Je n’aurais peut-être pas dû parler de sa vie personnelle, mais je pouvais difficilement expliquer à Haneul pourquoi je n’allais pas bien sans lui parler de ça … Je ne suis pas entré dans les détails, car cela concernait Haruto. C’est tout ce que je pouvais faire. Je ne sais pas pourquoi au détour d’une conversation je lui propose de venir dormir avec moi. Il a visé juste, je n’ai pas monté de tente, puisque je comptais dormir avec Haneul. Je n’ai jamais fait de camping non plus, je ne sais pas trop faire ces choses-là. Je lui suis finalement jusqu’à sa tente. Je doute qu’il l’ait monté seul mais je ne dis rien. Je pars prendre mes affaires que j’avais laissées entre les mains d’Haneul, puis je vais rejoindre Haruto. Il a commencé à pleuvoir et j’ai les cheveux trempés. Je me change rapidement. Je n’arrive pas à me défaire du fait qu’il est à quelques mètres de là. Je m’en moque qu’il me regarde, ce n’est pas comme s’il ne m’avait jamais vu nu, mais … L’idée fait battre mon cœur un peu trop douloureusement.

Nous voilà assis l’un en face de l’autre sur nos sacs de couchage. Inconsciemment je regarde ses poignets et je vois des cicatrices encore récentes. Je les prends délicatement et lui parle d’une voix posée. Sa réponse me coupe le souffle. J’ai l’impression que l’on vient de m’enfoncer un poignard dans le cœur. Je baisse les yeux et lâche son poignet. Je ne dois pas perdre ma contenance. Je ne lui réponds même pas. C’est sa façon de me dire qu’il ne veut pas en parler, alors soit. Au moins si d’autres personnes sont au courant, c’est qu’il est entouré et qu’il a de l’aide. Je préfère changer de sujet, me forçant à sourire. Il est content de me revoir sourire. J’ai presque envie de rire, mais je me contente de garder le silence.

Soudainement un orage éclate. Je n’ai pas spécialement peur, alors je ne réagis pas spécialement sur le moment, jusqu’à ce que je sente Haruto près de moi. Je baisse mon regard vers lui. Je ne savais pas qu’il en avait peur. Il ne me l’avait jamais dit et … Dans mes souvenirs il avait déjà passé une soirée à l’appartement pendant un orage et il ne semblait pas effrayé. Je ne sais pas comment réagir face à ce rapprochement que je n’avais pas prévu. Je l’enlace timidement, attentif à la moindre de ses réactions. Je le garde près de moi. L’orage dure une bonne trentaine de minute. Haruto bouge à peine, tout tremblant, blotti contre moi. Je caresse tendrement ses cheveux, murmurant des mots rassurants en japonais dans l’espoir de le rassurer. Mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine. Ça faisait tellement longtemps que nous n’avions pas été si proches, ça m’avait manqué … Il m’a manqué … J’ai envie de le serre dans mes bras, lui dire à quel point je suis désolé, mais je n’en fais rien. Je me contente de le rassurer comme je peux. La tempête se calme enfin et je vois Haruto bouger. Il se redresse, il a encore l’air effrayé. Il cherche désespérément son portable, que j’attrape pour le lui donner.

- Ce n’est rien ne t’en fais pas. Tu te sens mieux ?

Je fronce les sourcils en lisant les derniers mots qu’il vient d’écrire.

- C’est Katsuki qui t’as parlé de ça ?

Mis-à-part Yu Jeong, Haneul, Agustín et Katsuki, je ne l’ai dit à personne, c’est forcément lui et ça m’énerve. C’était quoi son objectif ? Qu’Haruto vienne me parler et me dissuade de tout plaquer ?

- Il ne peut pas s’occuper de ses affaires celui-là, c’est dingue ! dis-je passablement énervé. Je n’ai pas envie d’en parler, n’essaie pas de continuer cette conversation.

Il n’a pas voulu parler de ses scarifications tout à l’heure, très bien. Je ne veux pas parler de ça maintenant et il ne pourra pas m’y forcer. S’il le fait je prends mes affaires et je retourne avec Haneul. Je gâcherai cette soirée certes, mais parler de ma possible retraite gâcherait tout aussi.

- Ce n’est pas pour parler de ça que je voulais te voir ce soir, s’il te plaît, n’insiste pas. Ma décision est prise de toute façon …

♛ you break me like porcelain but I love you

You play with me like it’s a game. I just fall in line and every time, heartbreak. I just close my eyes, pretend I’m fine. All fake. You break me, over and over again. You break me like porcelain. I can’t escape the sound of you. I hear your voices bleeding through. You’ve become my heroin, nothing but a sick addiction.

« Depuis quand je suis important pour toi ? »

Je dois dire que je ne comprends pas ce qu’il me dit.. Est-ce qu’il se rend compte à quel point il est en train de me blesser ? Comme si j’ai compté pour lui ? Balivernes encore ! Un autre mensonge. Si j’ai vraiment compté pour lui ne serait-ce qu’une fois, alors il aurait dû être là pour moi quand j’en avais besoin, mais encore une fois c’était trop lui demander. En fait, c’est surtout cette dernière nuit où, il m’a utilisé et s’est arrêté en plein milieu et ne s’est jamais confié me donnant l’impression d’être encore plus inutile que je ne l’étais déjà. Ma différence, je l’ai bien ressentie avec lui, et même si j’a retrouvé la vue, cela ne s’arrêtera pas là. Je sens mon coeur s’arrêter de battre quand il m’invite à dormir sous sa tente qui, comme je le devine n’existe pas et, il est hors de question que je me rends sous la tente de son amie qui lui est si précieuse. Toutefois, j’ai beau essayé de faire le fort, c’est difficile. Je ne comprend pas pourquoi il veut me parler encore moins partager quelque chose avec moi. Pourtant, je ne peux lui refuser cette demande, parce que je sais que ce sera la dernière fois dont j’aurais l’occasion de le voir. Je prend le risque d’être blessé. Je me change en l’attendant avec une certaine appréhension. Quand il revient légèrement trempé, ma respiration se coupe. Il est tellement magnifique.. Il l’a toujours été. Je finis par me retourner pour le laisser se changer. Je ne veux pas le voir.. C’est terminé.. Nous ne sommes plus ensemble.. Ce fut sûrement une erreur de l’avoir laissé entrer plus intimement dans ma vie. Et puis, combien de personnes l’ont vu ? Touché son corps ? Cela me fait mal rien que d’y penser.

Je me retourne pour lui faire face et je tremble quand il prend mes poignets, mais encore une fois, c’est moi qui parle, qui doit parler et lui ? Puis, sans crier gare, l’orage explose et inconsciemment, je me jette dans ses bras. Je me sentais en sécurité dans ses bras. J’ai mal, parce que cela me rappelle encore cette époque où j’étais heureux, où j’aurai pu rester des heures dans ses bras. Je ne comprends pas pourquoi il fait ça. Pourquoi, il est si doux. Pourtant, une part de moi ne veut pas quitter ses bras. Mais, je le fais quand l’orage s’arrête. Je suis gêné et je regrette aussitôt de lui avouer la raison de ma nouvelle phobie.. L’accident m’a changé, mais la suite des évènements aussi. Tout tourne mal, et je sursaute même quand il s’énerve.. Finalement, rien a changé.. Seulement, un moment de pitié encore.. De faiblesse momentanée..  Il me blesse encore.. Au final.. Je dois me plier à sa volonté. Finalement, j’écris sur mon portable :

« Désolé, et tu es venu pourquoi alors ? Si ce n’est pas pour parler ? »

Je prends sur moi. Parce que c’est comme ça que je dois agir comme un adulte. Toutefois, je reprends mon portable. S’il ne veut pas parler, alors il a qu’à dormir, partir. De toute façon c’est toujours son avis qui compte, le mien ? Il ne l’a jamais pris en compte comme mes envies. Si c’est juste pour imposer sa présence, alors autant dire qu’il me fait mal. Je regarde plus l’écran de mon portable que lui, parce que voir son regard me fait mal. Non, je ne peux pas me taire et l'écouter. C'est à lui de m'écouter cette fois ! Je retape vite fait un message prenant mon courage à deux mains :

« J’espère juste que ce n’est pas par rapport à moi que tu abandonnes. Car si c’est cela, c’est pitoyable que je te serve d’excuses pour ta fuite. Et je le suis encore plus pour t’aimer encore ! »

Je laisse l’écran bien devant lui et je commence à regretter ce que j’ai écrit. De toute façon, c’est la dernière fois que je le vois. Il peut rire.. Il doit même rire intérieurement. J’ai tout perdu par sa faute. De toute façon je sais bien que je ne suis pas à la hauteur. Alors bon il peut se foutre de moi, ce n’est pas grave. Je me sens misérable d’aimer encore ce gars.. Mon coeur me fait mal et finalement j’abaisse mon portable. Il ne veut pas parler, alors je ne le retiens pas il peut quitter. Je me sens idiot, vraiment idiot et je finis par jeter le portable à ses pieds. Il veut pas parler ? Très bien, qu'il en soit ainsi ! Au final, je décide de sortir de la tente qu’importe si il pleut, je ne supporterais pas de le voir encore prendre la fuite sans rien assumer. Pourtant, je m’arrête à quelques pas de la tente dès qu’un éclair fait son apparition, mettant mes mains sur mes oreilles. Je tremble encore, mais je dois m’éloigner. Je ne peux pas lui faire face à nouveau alors que les gouttes d’eau commencent à me tremper petit à petit me traitant de tous les noms.

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- Depuis que je suis tombé amoureux de toi, je laisse échapper.

Je ne dirais pas depuis toujours, car je dois bien avouer qu’à une période je le remarquais à peine. Quand j’étais en couple avec Mark et que je voyais seulement Haruto au détour d’un couloir à la patinoire. J’ai parfois joué au hockey avec son équipe juste pour le plaisir de s’amuser, mais … Il était juste le petit un peu timide de l’équipe. Je le trouvais adorable, mais ça s’arrêtait là. Je garde à peine un souvenir de la première fois où nous nous sommes vus au Japon et encore … Je ne sais pas si c’est un réel souvenir ou si je l’ai construit par rapport à ce qu’Haruto m’a dit. Puis nous nous sommes retrouvés en Corée. Haruto avait beaucoup grandit, mais il avait toujours cette bouille de bébé qui le rendait si adorable. Aujourd’hui, il a des traits plus matures, mais je ne saurais pas dis si c’est parce qu’il a mûrit ou si c’est la fatigue qui lui donne cet air. Je ne sais pas exactement ce qui a changé quand je l’ai revu en Corée. Je ne crois pas que je suis tombé amoureux immédiatement non plus. C’était à force de passer du temps ensemble … Quelque chose a changé. Je ne voyais plus Haruto de la même façon. Je suis tombé amoureux et je n’arrive plus à me défaire de ces sentiments.

Je ne m’attendais pas à ce qu’un orage éclate et encore moins à ce qu’Haruto se précipite dans mes bras. Je ne le repousse pas. Au contraire, je me montre assez doux pour essayer de le rassurer. Je sens qu’il tremble dans mes bras, alors je resserre légèrement mon étreinte comme pour le rassurer et lui dire silencieusement que je suis là. J’aurais aimé que cet instant ne s’arrête pas si brusquement, mais d’un autre côté je suis soulagé de ne plus lire cette expression effrayée sur le visage d’Haruto. Je fronce les sourcils en l’entendant parler de ma possible retraite des compétitions. C’est encore un coup de Katsuki, j’en suis certain et j’ai du mal à contenir mon agacement. Je ne suis pas venu voir Haruto pour parler de ça. Il ne pouvait pas le garder pour lui. J’ai beau lui faire confiance il finit par toujours tout lui dire et ça m’énerve. Il n’a pas intérêt à me trahir encore une fois, car j’ai beau l’apprécier et l’admirer, je ne pourrais pas continuer de m’entraîner avec lui. De toute façon, il ne sera plus obligé d’être mon coach puisque j’arrête.

- Je suis venu pour parler, mais pas de ça. Katsuki ne peut pas tenir sa langue, ce n’est pas la première fois qu’il parle d’une chose qu’il devait garder pour lui … Je suis là parce que je voulais parler de nous et te demander pardon.

Je le regarde taper à nouveau un message sur son téléphone. Il a l’air agacé lui aussi, presque au bord des larmes. J’aimerais le prendre dans mes bras, mais le message que je lis me fige. Comment ça il m’aime encore ? C’est tout ce que je retiens. Je n’arrive pas à réaliser ce qu’il vient d’écrire et quand je reprends enfin mes esprits Haruto n’est plus là. Il est sorti précipitamment. L’orage qui semblait s’être calmé gronde à nouveau et le tonnerre éclate bruyamment. Je lâche un juron en japonais et je sors à sa suite. Il fait nuit, tous les feux qui éclairaient le camp ont été éteins par lui pluie battante qui s’abat sur le sable. Je regarde autour de moi pour repérer la silhouette d’Haruto. Je suis déjà trempé mais je ne m’en soucis pas. Je le repère à quelques pas de là et je me précipite vers lui.

- Haruto ! Viens on retourne sous la tente, criais-je presque pour qu’il m’entende à travers le vent et le tonnerre.

Je n’attends pas sa réponse, j’attrape sa main et je l’entraîne à nouveau à l’abri. Nous sommes tous les deux mouillés et je n’ai pas d’autre change. Je n’allais pas aborder quinze pyjamas pour une nuit de camping. Je soupire et j’attrape la serviette qu’Haruto m’avait prêté pour m’essuyé les cheveux. Elle a eu le temps de sécher. Je ne sais même pas pourquoi il a apporté une serviette. Il avait peut-être dans l’idée de se baigner puisque nous sommes près de la mer. Je pose la serviette autour d’Haruto qui est tout tremblant, à cause de la peur ou du froid, je n’en ai aucune idée. Puis je le prends dans mes bras pour le rassurer et le réchauffer, peu importe ce qui lui fera le plus de bien. Je suis aussi trempé, mais ce n’est pas important. Je n’aime pas voir Haruto aussi effrayé et je ne veux pas qu’il attrape froid … J’ai la sensation que tout est encore de ma faute.

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Cette réponse soudaine et inattendue me donne le vertige et me coupe les jambes. Pourtant, je me rappelle parfaitement ses paroles.. Menteur.. C’est un menteur ou alors.. J’ai du mal à respirer. Non, c’est simplement pour m’amadouer et me descendre à nouveau. Comme il l’a fait quand il a décidé de rompre, même les jours précédents, j’étais trop gênant. J’ai bien remarqué qu’il était ailleurs même si, physiquement il était à mes côtés. Je ne préfère pas répondre, parce que je sais que je perdrais mes moyens. Cependant, ce n’est pas l’envie de l’envoyer paître qui me manque. Pourtant, sachant que c’est sûrement la dernière fois j’accepte. Cependant, je commence à regretter un peu cette décision.. Toute cette douceur m’effraie. Je me demande si c’est parce que j’ai retrouvé la vision qui fait que je suis devenu tout d’un coup « digne » pour lui. Ses paroles me détruisent encore. Alors, je ne répond pas à sa question.. Comme s’il voulait vraiment essayer de m’aider. Non, il n’a plus ce droit, parce que je suis terrifié que si je lui en laisse à nouveau le droit, je serais encore sur le carreaux. J’en suis persuadé. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que l’orage éclate et que par réflexe je me précipite dans ses bras. Cette chaleur dans ses bras.. Mon coeur se met à battre, mais je ne peux pas rester et la peur s’empare de moi, de toutes les pores de mon corps que je m’accroche à lui. Pourtant, j’aime cette approche, mais ma raison me dit non, et je l’écoute. Je fais une seconde erreur, mais je ne pense pas que cela en est une. Il ne veut pas parler de sa retraite anticipée ? Je me sens blessé.. Encore et encore.. Parler de nous hein ? Pour dire quoi ? Que je suis nul ? J’écris un message pour lui balancer :


« Pourquoi c’est un secret ? Si tu prends ta retraite tout le monde va le savoir non ? Au moins lui me parle et m’écoute ! Il a bien fait de me dire des choses puisque tu préfères les dires à d’autres qu’à moi. Je suis certain que Haneul, Agustin et sûrement une autre de tes connaissances est au courant alors, ça fait quoiqu'il me le dise ? Oh c’est vrai.. J’oubliais que tu ne supportes pas que je sache quoi que ce soit te concernant.  »


Je prends la défense de Katsuki sempai. Parce qu’il a toujours été là pour moi. Il est le seul qui fut là pour me soutenir pendant l’enterrement bien solitaire.. Ce souvenir alors que ma vision n’était pas complètement revenue, je ne voyais rien, mais c’était horrible. Nous étions que tous les deux. Au final, je n’en peux plus alors que je m’étais efforcé de dire que je resterai calme. Toutefois, je n’y arrive pas et je balance que je l’aime encore malgré tout ce qu’il m’a fait ou dit. Je l’aime et c’est le plus douloureux parce que je suis conscient que c’est une autre erreur de ma part. Je jette mon portable et je veux m’éloigner le plus possible de lui, ne pouvant pas rester dans la même tente que lui. C’est plus possible ! J’ai tout gâché, vraiment ! Je m’éloigne de la tente, mais je m’arrête sec dès qu’un éclaire tranche en deux le ciel, réveillant en moi ces souvenirs de cette nuit qui m’a tout pris. Je ne voyais rien.. Pourtant.. C’est vive lumière et ce bruit.. Je m’en rappelle bien. Tous mes membres se crispent. Mes migraines reviennent et je suis pris de spasmes. Je me fiche bien d’être trempé, j’ignore tout et même cette voix qui m’interpelle. Je ne voulais pas qu’il me suive. Je ne veux pas l’entendre .. Pourtant, je n’ai pas la force et, je n’ai pas envie de rester seul non plus. Je sursaute et je n’arrête pas de trembler, ignorant tout ce qui se passait autour de moi. Je ne ressens rien, même pas le froid, je suis plongé dans ce souvenir et je commence à suffoquer pourtant, quand ses bras m’entourent, je m’apaise un peu. J’ai de nouveau un repère avec la réalité. Je m’accroche de nouveau à lui fortement, inconsciemment, j’espérais qu’il puisse me protéger ou faire taire cet éclair. Je commence à suffoquer doucement.


Petit à petit, la tempête dehors comment à se calmer, mais la bourrasque est toujours là. Je dois m’éloigner de lui, je n’ai pas le droit de rester près de lui. C’est trop tard pour nous deux. Il n’y a pas besoin de parler de « nous », car il n’y en a plus. Je tremble encore, mon coeur s’emballe encore, et cette étreinte me rappelle d’autres plus anciennes et c’est plus douloureux. Je ferme les yeux et je m’extirpe de ses bras, mes doigts rencontrant mon portable. Je le regarde un moment pour le prendre relisant les derniers mots échappés. Je supprime carrément ce message. Je finis par écrire un autre message, même si je n’arrête pas de trembler, que je fais tomber plusieurs fois mon mobile, mais j’y arrive et :


« Merci, mais tu n’aurais pas dû venir me chercher, tu es trempé. »


Une part de moi n’aurait pas été contre de frapper par la foudre. Je me recroqueville sur moi-même. En réalité, je m’attends à tout. Je peux encore ressentir la force de ma prise. Je pourrais noyer le poisson, revenir sur ce que j’ai écris et puis au final j’écris :


« Tu ne te moques pas ? Ou alors, parce que je vois de nouveau, je suis un peu plus potable à tes yeux ? Plus un poids mort que tu trimballais. Ne t’inquiètes pas, je ne compte pas m’imposer dans ta vie. »

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Je n’aurais pas dû dire ça … Ce n’est pas comme ça que nous allons pouvoir avancer tous les deux et oublier ce passer commun. Du moins, il faut qu’Haruto oublie. Il a le droit d’être heureux et ce n’est pas avec moi qu’il le sera. Pourtant c’est vrai. Il est important pour moi parce que j’ai toujours des sentiments pour lui et qu’il me faudra probablement quelques temps pour les oublier. Je me montre bien plus doux avec lui aujourd’hui. Cela contraste avec mon comportement de ces derniers moi. J’ai appris de mes erreurs de la pire des façons. Pourtant, je ne sais pas si c’est nous aider d’être soudainement plus tendre avec Haruto. Ça me rappelle lorsque nous étions ensemble, heureux … Comment ne pas me montrer protecteur alors qu’il est terrifié à cause de l’orage. Je ne peux décemment pas le laisser seul dans cet état, alors j’essaie de le rassurer, caressant légèrement ses cheveux, un bras glissé autour de ses épaules. La tempête semble rapidement s’apaiser et Haruto s’éloigne. Mon cœur bat toujours trop fort et je suis partagé entre l’envie de le garder dans mes bras et le soulagement qu’il soit enfin à une certaine distance. Je ne pensais pas qu’il parlerait de ça … Évidemment, puisque à part Haneul, Yujeong, Katsuki et Agustín personne n’était censé être au courant. Je m’emporte. Sans doute trop. Ce n’est pas que je ne veux pas parler de ça à Haruto. Juste … Pas maintenant. Je ne suis pas là pour ça …

- Ce n’est pas un secret. Il te parle pour raconter ce qu’il devrait garder pour lui, super. Ce n’est pas ça … Je n’étais juste pas certain de ma décision, je ne voulais pas que tout le monde soit au courant et que ça arrive jusqu’aux oreilles des médias.

Ce n’est pas complètement vrai, mais ce n’est pas totalement faux non plus. Haruto se précipite à l’extérieur. Sur le coup je ne bouge pas, mais lorsque le tonnerre gronde à nouveau, je me lève pour partir à sa suite. L’averse a repris de plus belle, les éclairs déchirent le ciel. Sur le moment je ne vois pas Haruto. Il n’a pas dû partir bien loin pourtant ! Je le repère quelques mètres plus loin. Je cours jusqu’à lui et je l’enlace. Il a l’air complètement paniqué.

- Respire Haruto, je suis là, ça va aller …

Je l’entraîne pour retourner vers la tente. Nous sommes déjà trempés, mais au moins nous serons à l’abri. Il n’y a qu’une serviette et elle est humide, mais je la donne à Haruto. Il va pouvoir se réchauffer un peu. Du moins je l’espère. Je ne veux pas qu’il tombe malade. J’ai encore l’impression d’être responsable de tous ses malheurs … Je lutte contre l’envie de l’enlacer pour lui donner un peu de chaleur corporelle, posant simplement la serviette sur ses épaules.

- Ne t’en fais pas pour moi, ça ira.

Mon pyjama est trempé et je doute qu’il sèche très rapidement. Je pense que je vais retourner dans la tente d’Haneul. J’aurais probablement plus de facilité à dormir en sous-vêtement là-bas, plutôt qu’en présence d’Haruto.

- Je ne me moque pas de toi et je n’ai jamais été gêné par ton handicap. Je suis désolée, j’ai dit des choses que je ne pensais absolument pas. Tu devrais te sécher un peu et retirer ton pyjama pour dormir, sinon tu vas tomber malade. Je vais aller dans la tente d’Haneul, je pense que j’ai assez fais de dégâts comme ça.

Je lui adresse un bref sourire. J’aurais aimé rester avec lui plus longtemps, mais … Je dois le laisser vivre sa vie. Fais ta vie camarade, comme disait le commissaire Adamsberg à Camille dans les romans de Fred Vargas. Chacun suis le cours de sa vie. J’aimerais qu’il soit heureux et je sais que ce sera dans les bras de quelqu’un d’autre que moi.

- Si j’ai décidé de prendre ma retraite ce n’est pas juste à cause de toi. Je ne suis juste plus certain d’avoir ma place dans le monde de la compétition, ni de mériter tout ce qui m’arrive. Tu aurais dû pouvoir vivre ton rêve aussi. Et … Je ne suis plus certain non plus d’avoir les épaules pour supporter la pression et ce qu’on attend de moi. Comment je peux donner envie aux gens de m’aimer quand je suis sur la glace, si je passe mon temps à me détester moi-même. Je suis désolé pour tout ce que je t’ai fait, c’est tout ce que tu dois retenir. Et surtout … Sois heureux. Pas pour moi, pas pour que j’ai la conscience tranquille, mais juste pour toi. Tu peux faire ça ?

Je lui souris nouveau. J’ai l’impression que chaque mot pèse une tonne. J’ai du mal à les articuler. J’ai la bouche sèche, le cœur au bord des lèvres. Il doit être heureux … C’est tout ce qu’il mérite. Quelqu’un qui pourra le faire sourire. Quelqu’un qui pourra lui réapprendre à aimer la vie. Tandis que moi, je vais m’éloigner de la sienne. Je ne veux pas être ce fantôme du passé qui l’étouffe. Je m’apprête à me relever. Le tonnerre gronde encore dehors, mais le bruit semble s’éloigner. Avec un peu de chance je pourrais regagner la tente d’Haneul avant que la pluie ne s’abatte à nouveau sur la plage.

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« Parce que tu crois que je vais tout balancer aux médias ? Alors que j’ai été leur bête de foire depuis le début de l’année et même avant l’année dernière ? »

C’est ce que j’ai écris avec une certaine rage. C’était pire que tout. Je savais qu’il avait peu d’estime pour moi, mais là c’était vraiment le pompom. Ce n’est pas qui a dû affronter à la télévision, à la radio et dans les journaux tout ce qui s’est passé.. J’étais inconscient de cela au début, sûrement parce que mon amnésie a poussé Katsuki et Alex de me protéger au mieux de cette cruauté humaine. De toute façon, j’ai bien compris qu’il n’a jamais cessé de me mentir et ce, depuis le début. Il aurait mieux valu que je ne tombe jamais amoureux de lui. Il aurait mieux valu que je disparaisse tout simplement. Il m’agace et j’écris des choses, un aveu que je n’aurais jamais dû lui écrire. Je me sauve, parce que j’en ai marre que ce soit toujours lui qui me laisse sur le carreau. Je me sauve, mais c’est une mauvaise idée avec cette tempête qui s’abat. Quelque part, je suis content qu’il me retrouve et me ramène de force, mais en même temps.. Cela me fait mal. Je ne lui fais pas confiance. Je n’y arrive pas. Cela va aller hein ? Je sais pas. Au final, quand la tempête se calme, je retombe sur mon téléphone et lui écris un message. J’ai peur de sa réponse. Au final, il ne répond pas vraiment à mes sentiments, il fuit.. Encore.. Alors, c’est comme ça que tout va se terminer ? Tout simplement. Des excuses et je disparais ? J’écoute ses explications sur son désir de retraite la raison en silence. Des excuses que je n’achète pas totalement. Comme le fait, qu’il me demande d’être heureux.. Il exige et il exige, mais qu’est-ce qu’il fait lui ? Je serre les poings. Je vais partir loin d’ici, je ne reviendrais pas à Séoul excepté si j’y suis forcé. Désolé ? Je ne veux pas entendre ses excuses si pour qu’il fuit. Je peux le voir se retourner, prêt à partir rejoindre sa meilleure amie, peut-être amante ? Allez savoir.. Pour moi, les personnes qu’il aime vraiment, ce n’est pas moi. J’en suis persuadé. Il a dit ce qu’il devait dire ? Alors, c’est mon tour, il est hors de question qu’il parte sans que je lui dise mon fond de pensée. Je me relève et instinctivement, je le retiens de mes deux bras, mon visage contre son dos. Mon coeur bat tellement vite. Je suis paralysé, ne comprenant pas ce que je fais, mais c’est à mon tour de parler et je n’ai pas trouvé autre chose que de l’enlacer pour qu’il s’arrête. J’essaie de parler, mais je n’y arrive pas. Je me maudis d’être si faible. Mon coeur s’est arrêté de battre. Je serre les dents et m’écarte, pendant que je dessine de mes doigts des kanjis afin qu’il comprenne directement ce que je lui dis, sant que l’un de nous affronte le regard de l’autre.

« Attends.. Et.. Ne te retournes pas. »

Je ne veux pas affronter son regard. Il faut que je prenne mon courage à deux mains. A moi de lui dire ce que j’ai sur le coeur depuis le début. Je n’achèterai plus ses mensonges. Il est désolé ? Je ne sais pas s’il est vraiment sincère. Je continue à écrire sur son dos, et le voit frissonner, mais je continue doucement pour qu’il enregistre bien chacun de mes mots, alors que de mon autre main j’ai attrapés doucement son poignet.

« Tu es désolé tu dis ? Tu crois que des excuses sont assez suffisantes ? Tu n’as jamais cessé de me mentir si j’en crois tes paroles, pourquoi celles de maintenant seraient-elles plus sincères que les autres ? »


Je n’attends pas spécialement de réponses. Toutefois, il n’est pas le seul coupable de tout cela.. Je suis aussi responsable de tout cela. Si je m’étais montré plus « fort » ? Est-ce qu’il se serait confié ?


« Depuis, le début tu n’a jamais cessé de me mentir, d’abord en couchant avec Mia.. J’aurais dû m’attendre dès le départ que cela ne marcherait pas. Je le savais et pourtant, parce que je t’aime je suis tombé pour tes paroles. Je n’ai jamais eu ta confiance, je ne t’en veux pas d’avoir rompu. Après tout, je m’attendais que tôt ou tard, tu trouverais que je ne suis pas fait pour toi, à cause de mon handicap, ou ma personnalité ou bien que mon corps te dégoûtait et que nos liaisons passées, ne te satisfaisaient pas et, pour ça je suis désolé. Je n’ai rien avoir avec tous tes amants physiquement, psychologiquement.. Ton ex.. Agustin san ou alors, l’autre gars que tu as ramené chez toi et sûrement tous les autres. »

Et j’en passe.. Est-ce qu’il sait combien ça fait mal de savoir et se rendre compte qu’il n’a pas arrêté de me blesser en me montrant bien la différence entre nous. Mais, il n’avait pas besoin de me le montrer, de me le faire comprendre de cette façon cruelle. Que je ne répondais à rien. Je souris doucement et tristement. Mon coeur me fait mal :

« Malgré tout.. J’ai été heureux que tu aies laissé quelqu’un comme moi auprès de toi pendant quelque temps. Le pire fut comment tu m’as traité après. Pour toi, j’étais déjà mort. Même quand tu as eu ton accident, qu’on ne s’entendait pas.. Je suis quand même venu pour t’offrir des présents quand tu étais à l’hôpital. Tu n’as pas cherché à me contacter. Tu m’as enterré, je ne demandais pas à ce que tu m’acceptes, juste au moins que tu agisses comme un ami, ou du moins avec un minimum d’attention. Je ne sais pas combien ça a dû être difficile pour toi d’être oublié.. J’ai blessé d’autres personnes et je m’en veux d’avoir pu te blesser aussi. Je ne me suis pas amusé, tu crois que c’était plus simple pour moi d’être dans le noir ? D’avoir aucun repère ? Tu me demandes de vivre, mais tu m’as enterré par le passé.. Vivre heureux ? Je sais maintenant que je suis incapable de rendre quelqu’un heureux.. De soutenir qui que ce soit. »

Je ne pleurerais pas.. Je ne vais pas continuer à l’enfoncer. Cela ne sert à rien. Peut-être que pour lui, ce fut plus pénible que les autres. Je ne sais pas, et je ne prétendrais pas que je n’aurai pas souffert s’il ne se rappelait pas de moi, mais peut-être qu’ainsi, il trouverait quelqu’un d’autre plus facilement et..


« Je suis désolé de t’avoir oublié, j’ai mes erreurs dans cette histoire. Je ne sais pas comment j’aurai réagi à ta place, j’aurais sûrement été blessé, et je ne peux imaginer ta douleur d’avoir été oublié par moi.. Mais, je n’aurai pas fuis.. Tu t’es protégé et m’as laissé tomber, alors que tes amis, tu es là pour eux.. Je suis sûr que tu l’es.. Alors, je suis jaloux et cela me fait mal aussi.. Alors, l’importance que j’ai pour toi ? J’y crois pas.. Haneul se serait retrouvée dans le même cas que moi.. Tu serais à ses côtés.. Tu ne l’aurais pas traité comme un moins que rien ! Je l’envie.. Mais, cela montre aussi que tu es un bon ami ! »

Pourquoi, j’essaie aussi de l’encourager ? Parce que dans le fond, je veux qu’il aille de l’avant. Je veux une dernière fois essayer de faire quelque chose pour lui. Je m’en veux d’être aussi jaloux. Au final, je ne sais pas si j’ai vraiment été important. Si ce n’est pas un autre mensonge. Alors, je continue :


« Pourquoi tu te détestes ? Arrête de boire, va voir quelqu’un pour te confier puisque je ne suis pas la personne pour cela. Tu es sûrement quelqu’un sur qui tes amis peuvent compter, ta famille aussi. Alors, arrête de te détester. Le problème, c’est moi. Je ne regrette pas de t’avoir rencontré. J’ai été cruel avec toi aussi en t’accusant de tout et je te traite actuellement de menteur. Je te demande pardon et.. Je te pardonne. Alors, s’il te plaît.. Arrête l’alcool, cela va continuer à te nuire et je ne supporterai pas qu’il t’arrive quelque chose. Que tu ailles encore plus mal. Je t’ai blessé, et cela m’a fait me sentir encore plus mal. Pour l’accident de ma famille, mon cas tu n’y es pour rien. Alors, va de l’avant toi aussi ! Arrête de te sentir responsable pour moi, je te pardonne, alors confies toi à quelqu’un, reprends toi, sinon tu ne pourras pas être là pour les personnes qui sont autour de toi. Arrêtes de les inquiéter, tu as des qualités, pas qu’en tant que patineur. »

Je pense à ses amis. Je ne suis plus dans son champ de vision. Peut-être qu’un jour nous pourrons nouer une certaine amitié. Je me fais sûrement du mal. Je n’ai plus grand-chose à ajouter si ce n’est un mot que j’écris dans son dos « GAMBATTE ». Courage. Ce sera mon dernier encouragement. Avant de reprendre en écrivant d’autres mots :


« Tu dis que tu ne supportes pas la pression.. Mais, tu n’es pas seul. Tu ne l’as jamais été seul. Tu étais dans l’ombre de Katsuki, cela a dû être difficile pour toi, mais il n’a pas disparu. Il est là en tant que ton coach. Et je pense qu’il y a une raison aussi à ça. Il continue son rôle de bouclier d’une autre manière. Puis, tu as désormais aussi Agustin. Prends ton temps pour toi, mais Nakagami Kikuyuki qui ne patine pas.. N’est pas l’homme que j’ai connu et pour qui je suis tombé amoureux ! Ca fait aussi partit de toi ! Cela a toujours fait partit de toi ! Ne l’oublie pas. Prends soin de toi et..  »

Je lui offre une tape dans le dos pour l’encourager et le pousser à avancer aussi. Je ne suis pas d’accord pour qu’il abandonne. J’arrête.. Ma vie pourrait s’arrêter. J’ai relâché son poignet. Je ne lui dis pas pour mon départ. Il n’a pas à le savoir. C’est terminé. Il peut retourner chez Haneul. De toute façon, je dois me faire à l’idée que je n’ai pas compté pour lui. Je n’arrive pas à me l’ôter de l’esprit cette pensée. Pas assez. Qu’importe. Maintenant.. Il peut aller. Il faut qu'il arrête de boire, qu'il prenne à nouveau son envol. C'est ce que ma claque dans son dos voulait lui dire.

♛ you break me like porcelain but I love you

You play with me like it’s a game. I just fall in line and every time, heartbreak. I just close my eyes, pretend I’m fine. All fake. You break me, over and over again. You break me like porcelain. I can’t escape the sound of you. I hear your voices bleeding through. You’ve become my heroin, nothing but a sick addiction.

- Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit. Moins de personnes étaient au courant pour le moment, mieux c’étaient. Ça n’a rien à voir avec toi. Et par principe Katsuki n’aurait pas dû t’en parler, ça me concerne moi et je lui ai confié cette information en pensant pouvoir lui faire confiance.

Je vois bien qu’il est énervé. Je ne veux pas qu’il pense que je n’ai pas confiance en lui, ce n’est pas le cas. C’est juste que cette information était secrète avant d’être annoncé officiellement … J’ai confié cela à Katsuki et le fait qu’il ait été tout lui raconter sans m’en parler me met hors de moi. Si je ne peux plus avoir confiance en lui, je ne ferai plus confiance à grand monde … J’irai en parler avec Katsuki plus tard, pour lui faire comprendre que ça ne me plaît pas qu’il transmette des informations me concernant aussi facilement. S’il lui a dit ça, qu’est-ce qu’il aurait pu dire d’autre ? Et à qui ?

Lorsqu’Haruto s’enfuie après m’avoir avoué qu’il avait toujours des sentiments pour moi, je ne peux que partir à sa suite. Le tonnerre gronde encore et la pluie s’abat sur la tente. Il ne peut pas rester dehors par ce temps, il va tomber malade. Je le ramène dans à l’abri, il est trempé … Je ne peux pas lui retourner ses sentiments, même si j’aimerais … C’est terminé. Je lui présente juste quelques excuses et je lui explique pourquoi j’ai envie de me retirer. Est-ce que comme Katsuki il va me reprocher de lui manquer de respect ? Repenser aux paroles que mon coach m’a balancé me fait mal … Il a été trop loin ce jour-là en osant dire une chose pareille. Alors si je suis au plus mal je dois continuer parce que j’ai la chance de pouvoir ? Quelles conneries il ne faut pas entendre … Je n’ai pas le droit d’aller mal moi aussi ? Je ne lui ai pas parlé pendant quelques temps après ça et je pense que Katsuki a compris qu’il avait dépassé les bornes. Je m’apprête à partir quand je sens Haruto m’enlacer. Je ne bouge pas comme il me le demande. Le bout de ses doigts dessinant des kanjis et autre lettres dans mon dos, me font frissonner. J’essaie de me concentrer pour tout bien comprendre.

- Je suis sincèrement désolé Haruto … Je pensais que te repousser me permettrait de ne pas m’attacher plus et de te laisser partir plus facilement après … Je n’ai pas le droit de reprendre une place importante dans ta vie. Tu dois tourner la page et être heureux … Mais je savais que si je m’attachais encore, je ne pourrais plus te laisser t’éloigner …

Je me montre un peu plus honnête, comme je n’ai pas osé l’être la dernière fois que nous nous sommes vus pour aller promener Hoshi … Le jour où j’ai découvert qu’il se mutilait.

- Je t’arrête tout de suite. Nous n’étions pas ensemble quand je fréquentais Mia, je n’avais aucune raison de te le dire et tu le sais.

L’entendre me dire qu’il m’aime me serre le cœur … Je l’aime aussi … C’est impossible. Il ne peut plus rien se passer entre nous. Je ne pensais pas que je lui avouerai la vérité un jour, mais l’entendre se rabaisser à ce point m’est insupportable.

- Haruto … Le jour où j’ai rompu … Je n’ai jamais pensé ce que j’ai dit. Je voulais juste que ce soit plus facile pour toi de t’éloigner … Si tu me détestais … Je pensais que tu pourrais tourner la page plus facilement. La vérité, c’est que je suis celui qui ne mérite pas quelqu’un comme toi. J’étais heureux avec toi, tu ne m’as jamais dégoûté et j’étais satisfait sur tous les plans à tes côtés. Non, tu n’as rien à voir avec eux … Puisque c’est de toi que je suis amoureux.

Je laisse échapper ces quelques mots. Je marque un silence ensuite … Réalisant ce que je viens de dire et je ne peux pas m’empêcher de me demander si c’était une erreur ou non. Les souvenirs me reviennent, quand j’étais à l’hôpital et qu’Haruto a fait l’effort de venir me voir alors qu’à cette période on ne s’entendait pas. Il a toujours été plus courageux et plus mature que moi.

- Je n’ai pas pu venir te voir à l’hôpital. C’était trop dur. Quand je suis venu la première fois avec Katsuki et que tu ne m’as pas reconnus …

Je suis incapable de continuer ma phrase. Je n’arrive même pas à mettre de mot sur cet horrible sentiment que j’ai ressentis à ce moment. Je sais que ça n’explique en rien mon comportement ensuite, mais ça justifie au moins pourquoi je suis rentré en Corée directement et que je ne suis pas resté en Russie pour revenir le voir plus tard.

- Non … Je me doute que ça n’a pas été facile pour toi non plus. Tu en es capable Haruto, ne doute pas de ça.

Il a été mon principal soutient pendant de longs mois. Il m’a rendu heureux et si je n’avais brisé notre bonheur de mes propres mains ce serait probablement toujours le cas. Il a raison … Si Haneul avait été à sa place, j’aurais sans doute réagis différemment, mais ce n’est pas pareil.

- Tu n’es pas obligé de me croire, mais c’est vrai. Tu es important pour moi. Pourquoi ? Juste, parce que je ne peux pas m’empêcher de faire du mal aux personnes qui comptent pour moi. Peu importe ce que je fais … Et quand ça me rend malade, je me déteste.

Je ne sais même pas pourquoi il essaie de m’encourager et de me remonter le moral. Je ne le mérite pas … Il devrait me laisser à mon sort et ne pas se soucier de moi. Haruto est trop gentil, trop compatissant … Il pourrait être égoïste parfois. C’est humain … Pourtant, il ne l’est jamais …

- Je continuerai de patiner même si j’abandonne les compétitions, tu sais ? C’est peut-être mieux si je ne suis plus l’homme dont tu es amoureux de toute façon, non ?

J’apprécie ses encouragements bien que je ne les mérite pas du tout. Je reste un moment immobile. Est-ce qu’il attend que je parte maintenant ? Probablement … Je n’ai plus rien à faire ici. Nos chemins doivent se séparer pour de bons afin qu’il aille de l’avant, qu’il réapprenne à être heureux.

- Je t’ai vraiment aimé, je chuchote sans me retourner. Je ne l’ai pas toujours montré, mais tu ne dois pas en douter …

Sur ses mots je me lève, toujours sans me retourner. Je pourrais le regarder une dernière fois avant de définitivement sortir de sa vie, mais il verrait les larmes qui menacent de couler sur mes joues et je ne veux pas qu’il me prenne en pitié. Ça ne l’aiderait pas à tourner la page et il s’en voudrait. Il ne doit pas … Il est temps pour lui d’être égoïste et de penser à sa vie, à son bonheur et à laisser les fantômes du passé derrière lui.