Groupe 4 - Une traversée pour le cimetière

La douleur. C'est la première chose qui frappe Dongyul. Avant même de comprendre qu'il est réveillé, qu'il est dans une gondole, il ne ressent que la douleur. Mais n'écoutant que son instinct, il se redresse rapidement pour comprendre ce qu'il se passe autour de lui. Il reconnaît les contours d'une gondole, même si c'est la première fois qu'il est sur l'une d'entre elle. Il sent le mouvement de l'eau sous lui, il n'aime pas ça.

Aussitôt cette première constatation faite, il cherche son téléphone. Toujours vérifier son téléphone pour comprendre. Il pense d'abord qu'il a trop bu, et que c'est pour ça qu'il se retrouve dans cette situation. Après son arrivée à l'aéroport … Son arrivée à l'aéroport ? Quel aéroport ? Il plisse les yeux pour se souvenir, sentant son cœur battre à tout rompre. Oui, c'est vrai, Venise. Il est à Venise. Il a pris un peu de temps pour manger et se reposer. Il ne se souvient de rien d'autre. Il a vraiment l'impression de s'être pris une cuite. Et d'être en pleine gueule de bois. Bien vite, il réalise qu'il n'a pas son téléphone. Il n'a rien. Son portefeuille n'est pas dans sa poche non plus.

- C'est pas vrai !

Dongyul se redresse encore un peu plus, tente de se mettre sur ses jambes, titube et retombe lourdement dans la gondole. Ses yeux paniqués cherchent autour de lui, sa main a touché quelque chose. Il lui faut quelques secondes pour comprendre que c'est un autre être humain, dont il peine à voir les traits. Il ne sait pas de qui il s'agit si ce n'est un homme. Y avait-il quelqu'un avec lui à l'aéroport ? Il ne s'en souvient même pas. Son crâne le fait tellement souffrir, il a du mal à réfléchir. Ses actes sont seulement dictés par un instinct, pas par la raison.

- Qui t'es ? Qui t'es ?

Il répète sa question plusieurs fois en fixant cette silhouette dont il ne sait rien. L'intensité de sa voix monte à chaque fois, il pense devenir fou. Dongyul n'est pas un homme peureux, loin de là. Au contraire, il est le premier à dire oui pour faire une activité à sensations fortes. Mais à cet instant, il est pris d'une peur panique. Il ne comprend pas ce qu'il fait ici. Il a mal, et il ne sait pas pourquoi. Il a pensé à l'alcool, mais il sait qu'il n'y a pas touché, il le sent. Il ne sait pas si la personne qui est avec lui est dangereuse ou non, et ça lui fait encore plus peur.

Il a l'impression d'avoir été kidnappé.

Venise ? Pour être honnête, j’aurais mieux fait de me méfier dès le départ. Cet évènement est bien trop suspect à mon goût. D’un autre côté, Seoulmates est connu pour ne pas faire les choses à moitié. J’ai accepté pour me changer les idées. De toute façon, au vu de ma 5 place dans ma dernière compétition, les chances que j’aille en finale sont quasi nulles. Je suis contente que Alexey se soit réveillé, quant à Han, j’espère vraiment qu’il va revenir. Il m’inquiète énormément. Je me demande si l’autre imbécile est allé le voir. Quoi qu’il en soit, je me suis endormie dans l’avion pour être en forme. La première chose qui me frappe ? C’est le brouillard. Normal pour cette ville sur l’eau et en cette saison, mais il faut avouer que cela donne un certain charme. Nous avons donc décidés sans connaître le planning de manger un morceau à l’hôtel, seulement voilà après quelques bouchées.. Je sens la fatigue me tomber dessus ? Est-ce normal ? Je ne peux que dire ces quelques mots avant de sombrer dans les bras de Morphée.

« Je crois que j’ai besoin de faire un somme. »

* * *

Une voix ? Je sens du mouvement. Je gémis doucement.. J’ai l’impression d’entendre le bruissement de l’eau.. Normal puisque… Je grimace, j’ai mal à la tête vraiment ! Puis, j’entends plus clairement la voix d’un garçon.. Je ne me rappelle même pas les visages des participants avec moi.. Je me relève et ouvre difficilement les paupières, pour tomber sur un garçon horrifié qui pose des questions. Une main derrière la tête..

« Tu.. Pourrais… S’il te plait… Parlez.. Moins.. Fort ? Sinon.. Moi.. C’est.. Stella et.. »

Quelque chose me frappe. Je ne suis décidément pas dans ma chambre d’hôtel. J’ai même froid. Je ne vois rien.. Autour de nous et me rends compte que je suis dans une gondole. Je commence à paniquer.. Et me tapote :

« Mes affaires ? Je n’ai plus rien ! Tu as quelque chose toi ? D’ailleurs, qu’est-ce qu’on fait dans une gondole ? »

Bref, j’essaie de secouer le corps près de moi qui semble bien endormi. Ce n’est vraiment pas le moment de dormir. Moi effrayée ? Juste un peu.

Il n'aime pas cette sensation qui s'est emparée de lui depuis son réveil. Il ne se sent vraiment pas bien, et il n'aime pas ça. Pourtant, ça lui arrive souvent d'être dans un état secondaire, quand il a un peu trop forcé de l'alcool. Mais ce n'est pas la même chose. C'est lui qui choisit. Là, il n'a rien choisi du tout, et c'est effrayant.
Alors qu'il tombe sur quelqu'un, Dongyul panique un peu. Il est rassuré parce qu'il n'est pas seul, mais il ne sait pas ce que l'autre personne lui veut. Alors c'est encore pire. Il l'attrape, la secoue, lui demande qui elle est. Il a besoin d'en savoir plus sur cette personne pour se rassurer. Il ne sait même pas s'il y a quelqu'un d'autre qu'eux dans cette gondole, et pour le moment ça ne l'intéresse pas. Elle finit par lui répondre, avec une voix féminine. Il essaie de lui répondre d'abord, mais elle enchaîne en parlant de ses affaires. Machinalement, il tapote encore ses poches, comme si son portefeuille et son téléphone avaient pu réapparaître.

- Non, non, j'ai rien ! Je crois … Je crois qu'on a été kidnappés.

Dongyul se sent chancelant. Il s’assoit à côté de la jeune femme. Stella, c'est ce qu'elle a dit ? Il a envie de pleurer, mais il se retient parce qu'il n'est pas seul. Est-ce donc là la punition de Dieu pour tous ces écarts ces dernières années ? Et elle, qu'a-t-elle fait pour être punie. Si c'est le cas, il l'accepte. Il baisse la tête et tente de distinguer ses doigts pour se calmer. Mais même s'il y a de la lumière, c'est difficile. Il souffle, inspire et expire à plusieurs reprises pour se calmer. Puis il tourne de nouveau sa tête vers la jeune femme qu'il ne connaît pas.

- Moi c'est Dongyul. Je … Je ne sais pas ce qu'il se passe mais ...

Il se garde bien de rajouter que ça lui fait peur. Mais c'est sûrement palpable. D'un coup, la gondole commence à tanguer légèrement, et le jeune homme se demande ce qu'il se passe. Il se retient tant bien que mal de faire le moindre bruit, même s'il se tient comme il peut autour de lui. Puis la gondole se soulève un peu et finit par s'arrêter. Il plisse ses yeux et aperçoit quelque chose. De la terre ferme.

- On s'est … On s'est arrêtés. Il fait une pause. Il faut descendre ! Viens !

Il attrape son bras sans se soucier de la réaction qu'il peut provoquer. Tout ce qu'il veut, c'est descendre, retrouver la terre ferme et la civilisation en même temps. Mais le retour à la réalité n'est pas très loin.

Comment ça kidnappés ? D’un autre côté, c’est possible, mais cela m’effraie au possible !! J’essaie de rester calme, mais j’essaie de me palper et niet. Je n’ai vraiment plus mes affaires et je commence vraiment à avoir peur au possible ! Parce que tout cela se tient ? En plus, j’ai l’impression que nous pourrions passer par-dessus bord à tout moment ! Lucky ? En plus avec ce brouillard, j’y vois rien !! Mes lentilles de contacts ne projettent pas des rayons X pour que j’y vois… Sérieusement, quand est-ce qu’ils vont faire ce genre de choses hein ? Quoi que.. Je ne suis pas sûre que cela soit une bonne idée au vu des pervers qui se baladent sur terre. La technologie, c’est vraiment une horreur au final. Je me tourne vers ce garçon, et essaie de voir.. Mais, par ce temps, il a beau être près de moi, c’est compliqué.

« Dongyul ? Je peux te surnommer Dongie ? Et sinon ben ? Laissons nous porter, par l’eau.. J’y vois rien à tribord et toi ? »

Bien que je ne sache pas vraiment dans quelle direction est tribord. Mais, cela sonne intelligent, alors si cela peut rassurer le passager qui est avec moi, alors ce n’est que du bonus non ? Quoi que je vois une pagaye, est-ce que je dois la prendre pour essayer de conduire ? Ben vu mon talent pour la rame, nous allons tourner en rond. Finalement, notre cher petit navire semble nous emmener vers la terre ferme en se cognant assez fortement, me faisant presque tomber à la renverse. Je n’ai pas vraiment le temps de me rendre trop compte de ce qui se passe, quand mon acolyte d’infortune me prendre le bras pour descendre. Je me demande si d’autres personnes sont prisonnières dans une gondole. Nous étions quand même quelques uns.

Sauf.. Que, si je suis plus rassurée d’être sur la terre ferme, je dois avouer quand même que.. Je ne vois pas de lumière et un silence sinistre semble habiter cet endroit. Il fait froid, j’y vois à peine à un mètre devant moi.

« Je pense que nous devrions pas nous lâcher.. J’y vois rien et on pourrait se perdre. A moins, que tu aies une plus bonne vue que moi ? N’empêche.. Je me demande bien qui habite cette île. »

Si je savais. Je suis en train de me masser le bras pris par Dongyul pour essayer de me réchauffer. Il n’y a pas à dire, cet endroit ne me dit rien qui vaille, mais avançons et c’est ce que je fais en agrippant aussi le bras de dongie et commençant à l’entrainer avec moi. Vers où ? Je ne saurais le dire… Enfin, ça c’est avant que je me mange une branche sur me front :

« TCH !! Attends.. N’avançons plus.. Il y a un arbre ! »
Et bien, cela commence bien.. Je me demande si je vais finir entière avec tout ça.

[Event] Une traversée pour la cimetièreft Groupe 4

J'ai aucun souvenir et pourtant, je suis sobre.

Sa tête le lançait, s'en suivit une douleur lancinante à plusieurs endroits de son corps comme lors de cette fois-là, dans la voiture. Est-ce qu'il était encore entrain de cauchemarder ? Il ne voulait pas revivre ça, pas encore. Non, il avait bien trop peur, il essaya de bouger ses doigts et de se relever. Ce n'était pas un volant devant lui et les corps ensanglantés de ses amis n'étaient pas là non plus. Il n'était pas entrain de refaire ce cauchemar, il était soulagé, enfin plus pour très longtemps parce qu'il remarqua assez vite qu'il se trouvait dans ce qui semblait être une gondole. Peu utilisé comme moyen de transport en Corée du Sud. Puis, ça commençait à lui revenir, il était partit en voyage à Venise pour Halloween. Mais pourquoi il ne se rappelait de rien d'autre ?

Oula, tout ceci n'avait rien de rassurant mais ce n'est pas comme si il pouvait aller ailleurs, il n'y avait que de l'eau autour et il n'apercevait rien d'autre que de l'eau. Enfin, il s'était quand même penché pour prendre un peu d'eau et se la mettre sur le visage, histoire d'être sûr qu'il ne rêvait pas et ce n'était pas le cas. Il avait soupiré avant de finalement prendre son pendentif dans sa main, est-ce que c'était une punition de Dieu ? Il s'était pourtant repentit même si il n'allait plus autant qu'avant à l'Eglise, justement de peur que la colère de Dieu ne s'abatte sur lui. Autant dire que le croyant qu'il était ne voyait pas ça autrement que comme un châtiment du Tout-Puissant.

Il n'eût pas vraiment le temps d'y penser plus que la gondole finit par s'arrêter violemment, heureusement pour lui qu'il s'était tenu à la dernière minute, ça lui avait éviter une violente chute. Sian avait aperçut deux silhouettes au loin, ce qui semblait être une fille et un garçon, ça ne le rassura pas pour autant mais il avait quand même finit par aller à leur hauteur après avoir ramassé un bout de bois sur le sol. On était jamais trop prudents dans ce genre de moment.

«Excusez-moi, est-ce que vous savez où on est ? » Sa question avait l'air idiote surtout si c'était des gens avec de mauvaises intentions mais il avait de quoi se défendre, il avait eut l'habitude de prendre un couteau suisse avec lui lorsqu'il était encore à Bogota, il le chercha d'ailleurs avec sa main libre mais rien. Ses affaires semblaient avoir disparues. Enfin, ce n'était pas le moment propices pour paniquer.

©️crack in time

Son mal de crâne est toujours présent, la jeune fille à ses côtés parle trop. Enfin, il a cette impression parce qu'il est intérieurement complètement paniqué. Elle évoque un surnom qu'elle veut lui donner, et il ne réagit pas. Qu'elle fasse ce qu'elle veut, c'est pas dans ces moments qu'il faut râler sur quelqu'un. D'autant qu'elle a l'air très gentille et qu'elle ne mérite pas d'être dans cette galère avec lui. Quand elle évoque sa vue, il répond enfin.

- Je ne vois rien non plus.

Il ne sait pas ce qu'est bâbord, ni trobord. Peu importe. Ils finissent bien rapidement par s'arrêter dans leur navigation, touchant la terre ferme. Soulagé, Dongyul attrape le bras de la jeune femme pour la faire descendre avec lui. Ce n'est pas qu'il veut la forcer, mais il a peur d'y aller seul, alors il réagit comme il peut : sans aucune politesse.

- Non, on doit pas se séparer. Je ne vois rien non plus … Bonne idée, on va chercher une maison pour avoir de l'aide !

Il est prêt à avancer encore quand il se rend compte que Stella se frotte le bras qu'il tient. Il la lâche légèrement et bredouille.

- Désolé, je ne voulais pas te faire mal.

Ils reprennent leur route et la suite se passe assez rapidement. Elle se cogne dans une branche et demande à s'arrêter. Il obéit et projette son bras devant lui en fermant les yeux. Il touche effectivement une branche. Mais ça n'appartient pas à un arbre.

- C'est un arbuste. Ça ne devrait pas te faire beaucoup de mal.

Et dans le pire moment de sa vie, Dongyul arrive encore à se dire qu'il aimerait bien le voir plutôt que le toucher pour savoir de quelle espèce il s'agit. Il fait alors une chose absolument inappropriée dans l'instant : il récupère une feuille de l'arbuste pour pouvoir l'étudier une fois tout ça terminé. Alors qu'il l'enfourne dans sa poche vide, il entend une voix masculine qui s'adresse à eux. Il se retourne et aperçoit une silhouette dans le brouillard.

- Venise … je crois.

C'est tout ce qu'il sait.

- Il y a quelqu'un avec toi ? Tu as un téléphone pour appeler des secours ? Une lampe torche pour nous éclairer ?

Il pose la question, mais au fond de lui, il connaît déjà la réponse. Ce jeune homme est sûrement comme eux. Il a atterri ici sans savoir pourquoi ni comment, et il n'a plus aucune de ses affaires. Mais il faut quand même se méfier de lui, on ne sait jamais. Dongyul raffermit très légèrement sa prise sur le poignet de Stella, faisant attention à ne pas lui faire de mal. Il veut seulement pouvoir la protéger si besoin. Malgré sa peur et sa réticence, il se présente.

- Je suis Dongyul et elle Stella. Et toi ?

« Ne t’en fais pas. Je ne comptais pas me séparer de toi. D’ailleurs, ils sont où, les autres ? »

Est-ce que sont nos autres « camarades » bien que je ne connaisse aucun visage, qui se sont amusés à nous faire un sale tour ? Nous ne pouvons ignorer aucune possibilités. Nous sommes tous les deux, ce n’est pas assez. S’il nous arrive quelque chose.. Je me demande si quelqu’un viendra nous chercher. Je commence à en douter de plus en plus. Je suis contente de pouvoir garder ce garçon près de moi. Je me masse doucement le bras qu’il m’a agrippé un peu trop fortement.

« Ne t’en fais pas.. Ce n’est pas grave.. Tenons, nous la main et faisons attention ! »

Sauf que je me prends une branche en pleine tête. Arbuste, arbre, je ne suis pas bien grande, alors la différence m’importe moins. Pas trop mal ? Ce n’est pas lui qui se l’est prise. Mais, il est vrai que je ne vais pas en mourir. J’acquiesce et mon coeur s’arrête presque quand j’entends une voix masculine qui a surgi derrière nous. Je lâche la main de Dongyul et soupire, essayant d’évacuer la légère montée d’adrénaline.

« Je ne pense pas.. Que nous sommes encore à Venise. Sinon, nous aurions déjà croisé des maisons et du monde. Je pense plus à une des îles à côtés. »

Et ce n’est pas ce qui manque. Je laisse Dongyul lui poser les questions et nous présenter. De là, j’essaie quand même d’observer ce qu’il y autour de nous.. Il y a plusieurs îles « effrayantes » autour de Venise.. J’espère que nous sommes pas tombées sur la pire. D’ailleurs, je finis par demander à ce nouveau venu :

« Au fait.. Il n’y a personne avec toi ? Tu es venu comment ? Je veux dire.. C’est étrange que tu apparaisses que maintenant.. Tu es peut-être dans le coup.. »

Je préfère être sur mes gardes. Nous ne savons jamais sur qui nous pouvons tomber. Et puis, nous étions un peu plus nombreux et il est tout seul.. D’un autre côté, avec ce brouillard, j’aurais été incapable de voir si il y a d’autres gondoles. Peut-être que d’autres vont arriver ?

Ce gars, il me tape déjà sur les nerfs. Bonne chose ou mauvaise chose. D’un côté, il est logique de me méfier. Nous sommes perdus au milieu de nulle part et il débarque après nous. En plus, je n’ai pas l’impression qu’il nous sera utile. Dongyul semble connaître les plantes. Est-ce que cela est un plus ? Si nous nous blessons, je suis certaine que je pourrais compter plus sur le garçon à mes côtés que cet arriviste ! Ah vraiment, en plus il se la joue humoriste ?


« Oh cool.. Je vois que quelqu’un a mangé un clown avant de débarquer ici ! »


Ben quoi ? Je n'aime pas son humour. Puis, je dois avouer, qu’il m’a quand même effrayé et.. Non, mais il nous fait quoi là ? Il se la joue Rambo ? Indiana Jones ? Ou bien encore Robinson Crusoé ? Enfin, son sourire hautain j’ai envie de le lui faire ravaler. Puis, il nous plante ? Non, mais c’est un rustre ce gars ! Il débarque par magie, se fout littéralement de nous. J’exagère ? Sûrement parce que la situation n’aide pas et amplifie mes émotions. Il faut que je me calme. Je me tourne vers Dongyul pour lui dire :


« Suivons ce gars ! »


Est-ce que c’est une bonne idée ? Je ne sais pas. Peut-être que c’est un tueur en série, mais c’est aussi pour ça, que je préfère l’avoir à l’oeil. Du coup, je marche, me foutant bien d’être griffée pour arriver à la hauteur de ce gars. Pour ne pas qu’il se fasse de fausses idées, je préfère prendre les devants :


« Ne crois pas que je m’inquiète pour toi, mais comme l’a cité Michael Corleone dans le Parrain 2 : Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis ! »


Enfin bon, nous nous retrouvons dans le même bateau. Je n’ai pas envie de me noyer comme dans le Titanic. Nous ne voyons rien et il fait de plus en plus froid. Tous mes sens sont en alerte, et je commence à maudire les personnes qui nous ont mises là. Peut-être que nous devrions faire un feu ? Je veux dire à l’ancienne. Un de mes partenaires doit bien s’y connaître non ?


« Sans lumière, je ne pense pas que nous arriverons à quelque chose.. Par contre.. Nous avons du bois.. Peut-être, que nous devrions faire une torche pour avancer ? »


Je propose, après, ils peuvent évidemment refuser. Mais je trouve que ce silence de mort n’a rien de rassurant. Normalement, nous devrions voir ou entendre de la vie non ?

Quand Stella lui demande où sont les autres, Dongyul hausse les épaules. Il ne se souvient même pas de qui était avec eux. Alors qu'ils avancent, une voix leur parvient, et Dongyul discute avec l'homme qui leur fait face. Il pense être à Venise, mais la jeune femme n'a pas l'air de cet avis. Elle n'a probablement pas tort. En tous cas, Venise est le dernier lieu où il est sûr d'avoir mis les pieds. Dongyul pose des questions, n'obtient pas les réponses qu'il voudrait. Il se présente, la jeune femme avec, puis l'homme en face se présente aussi.
Stella, méfiante, pose des questions, et Dongyul reste en retrait pendant l'échange. Il tient toujours la jeune femme par la main, même s'il ne la connaît pas. La tension semble monter entre la jeune femme et leur interlocuteur. Quand il décide de les laisser pour trouver un moyen de s'en aller d'ici, Stella décide de le suivre. Dongyul met du temps à réagir et s'embarque à sa suite.

- Attend, Stella !

Il finit par la rejoindre et l'entend encore parler à Sian. Elle a l'air d'avoir un sacré caractère. Dongyul trébuche et se retient à elle avant de tomber. Il commente alors le fait qu'ils soient en train de suivre cet inconnu.

- De toute façon, il vaut mieux ne pas se séparer. Si on veut avoir des chances d'y arriver, on doit s'aider les uns les autres.

Puis la jeune femme fait alors une proposition étonnante. Elle veut faire une torche. Dongyul hausse un sourcil. L'idée n'est pas mauvaise, mais il n'est pas sûr de savoir faire ça. Il ne tarde pas à faire savoir ce qu'il pense.

- On a rien pour faire du feu … Je pense pas qu'on puisse allumer une torche sans briquet ou sans allumette.

Bien sûr, des gens font ça. Mais il faut encore trouver de quoi faire des étincelles, et dans le noir. Alors qu'il est sur le point de rajouter quelque chose, un courant d'air froid s'abat sur eux et Dongyul croit distinguer des bruits étranges. Ça ressemble à des plaintes. Mais le son est vraiment étrange. Un long frisson le parcourt et il se retourne.

- Vous avez entendu ça ?

Dongyul plisse les yeux pour distinguer quelque chose, mais il ne voit rien. Est-ce qu'il a imaginé ce bruit ? Ou est-ce que quelqu'un est en train de se cacher et de s'amuser à vouloir les rendre fous ? Le brouillard ne le rassure pas, le froid et le noir non plus. Instinctivement, il récupère la main de Stella.

- On fait quoi alors ? Du feu en mode MacGyver ou on essaie d'avancer ?

Dongyul semble vraiment fragile, je ne sais pas si il est plus vieux ou plus âgé que moi, je n’ai pas pris le temps pendant le vol ou même à l’hôtel de distinguer les traits faciaux des personnes autour de moi. En même temps, je préférais discuter avec Alexey qui est sur un lit d’hôpital. Il va d’ailleurs falloir que je lui rende visite. En attendant, quand je le sens s’accrocher à moi, en trébuchant une nouvelle fois, je me retourne vers lui.


« Ca va ? Tu ne t’es pas blessé ? »


Nous pouvons dire que sa personnalité et sa crainte fait ressortir en moi le côté maman poule et calme aussi mes « ardeurs » à cause de ce latino dédaigneux ! En réfléchissant bien, Sian ce n’est pas du tout asiatique ! Toutefois, il semblerait que les deux soient d’accord sur le fait que c’est une mauvaise idée de faire un feu ! Sérieusement, ils ne veulent même pas essayer ? Et cela se dit des hommes ? Très bien, je m’incline et je préfère ne rien dire, attendant qu’ils aient de meilleures propositions.


« Ok ! Marchons comme des tortues à l’aveuglette !!  »


Je disais cela un peu sur l’ironie. Mais, dans tous les cas, nous pourrions tomber sur des personnes mal intentionnées sans le voir, c’est vrai que c’est toujours mieux que d’essayer de marcher. De toute façon, si je me blesse, cela ira mal pour moi et les compétitions. Je n’ai vraiment pas besoin de cela. J’arque un sourcil et je m’arrête quand Dongyul nous fait part d’un bruit. Un animal ? Un homme ? Je ne saurais le dire. Je serre mon poing quand il me surnomme Diva.


« Si je me blesse tu me porteras ! Et sinon, c’est toujours mieux de proposer que de rien faire du tout !  »


Sérieusement, je sens que je ne vais pas finir entière. Toutefois, j’entends aussi le bruit et j’avoue que cela n’a rien de rassurant.


« Tu es sûr que personne ne t’a suivi ? »


Pour cette fois, je lui parlais calmement à Sian. J’agrippe le bras de Dongyul pour essayer de le rassurer et je lui chuchote :


« Quoi qu’il arrive reste derrière moi. Puis, c’est peut-être un animal sauvage. »


Ce qui finalement, n’est pas plus rassurant. Si c’est un chien errant.. J’ai vraiment pas envie de servir de Rosbeef. De toute façon, le pauvre animal il irait pas loin avec moi.


« Avançons, je ne vois pas ce que l’on pourrait faire d’autre. »

Nous avançons.. Mais, je me pince aussi les narines à cause de l’odeur nauséabonde. Je laisse entendre un « hmm ». Je le sens pas cet évènement. Je cède Dongyul pour qu’il reste près de Sian et :


« Je vais voir si je ne peux pas trouver un long bâton pour servir de canne et prévenir de trou. Si nous nous perdons.. Sifflons. »


Murmurai-je.

Je n’attends pas vraiment de réponses d’eux. Et je mets un pied après l’autre lentement tout en essayant de chercher un grand bâton qui me servira de canne. Une canne pour me prévenir de trou, de piège, d’énormes cailloux ou branchages afin que je ne fasse pas un vol plané. Vous pouvez rigoler, mais j’ai envie d’éviter les mauvaises surprises. Sauf que, lorsque je suis sur le point de trouver la canne parfaite pour me servir d’aide, à défaut de pouvoir compter sur autre chose.. J’ai l’impression d’entendre un grognement. Un grognement ? Une odeur putride, un aboiement maintenant ? Je vous le dis.. Je le sens vraiment mal.. J’inspire et expire doucement. Cela doit être simplement mon imagination n’est-ce pas ? Je reprend l’arme et j’essaie de me rapprocher au mieux des garçons. Est-ce qu’ils ont continué d’avancer sans m’attendre ? Allez savoir.. Finalement, sans le faire exprès, j’écrase le pied de quelqu’un avec mon bâton. Cela ne semble pas être Dongyul à mon grand soulagement.

« Désolée.. Nous n’y voyons rien et vous ne m’avez pas répondu. »

Un grognement encore plus fort se fait entendre. Finalement, je renforce ma prise sur le bâton que je dresse devant nous et là des formes commencent à se dessiner... C’est une blague hein ? Des animaux sauvages hein ? Pourquoi ma plus grosse crainte est en train de se produire hein ? Des chiens ? J’aime les chiens, mais ceux-là, sérieusement, je ne sais pas d’où ils viennent, mais rien me dit dit qui vaille.

Ils s’approchent et leurs crocs sont en train de briller. Je recule d’un pas après l’autre, mes épaules me cognant contre les deux garçons qui sont à mes côtés :

« Si un de vous à une idée, n’importe laquelle, je suis preneuse !! »

Murmurais-je entre mes dents. Ils s’approchent et c’est qu’ils sont vraiment trapus et effrayants ? Un aboiement et je crois que là, c’est plus la peine de compter sur moi pour marcher, je jette mon bâton en tant que leurre avant de me mettre à courir. Cette interloupe nous permet de gagner quoi ? Quelques minutes, mais voilà qu’ils se mettent à nous pourchasser ! Non, mais vraiment qu’est-ce qui m’a pris d’accepter hein ? Je ne regarde même pas où je mets les pieds et puis, les aboiements se font plus lointain. J’ose jeter un regard derrière mon épaule pour savoir si nous sommes toujours poursuivis et..

BOUM

Je me sens léviter la moitié d’une seconde avant de me sentir attirée léviter vers le sol avant de tomber sur un coussin et..

« AAAAAAAH !! »

Des os !! Un squelette et toute seule !!

« Et les garçons !! Où êtes-vous ? »

J’entends d’autres bruits… Bon.. Ben chouette.. Me voilà dans un cercueil placé dans un trou.. Il n’y a pas de doutes.. C’est vraiment un happy Halloween !