Tidjai Suriya & Lee Eun Sil || Une rencontre estivale

xx Séoul hein ? Je viens d’arriver dans cette ville et je ne connais personne. J’ai eu l’occasion de croiser mon oncle Ilyas.. Et quelle déception vraiment ! Je comprends mieux pourquoi il n’a pas reconnu mère, il a le charisme même d’une huître  et un cerveau aussi grand qu’un petit pois. Ouais, sérieusement, je me demande vraiment s’il n’a pas été adopté. C’est sûr qu’il n’y a pas erreur sur la marchandise ? Que c’est bien tonton Kaly que tous considèrent comme bâtard d’après ce que j’ai compris ? Quoi qu’il en soit, ne connaissant vraiment personne, j’ai décidé de faire un tour à ce grand événement annoncé par le gouvernement. J’avais entendu parlé de l’application Séoulmates, mais je n’ai pas eu l’occasion de m’y rendre. Je ne pense même pas que je m’inscrirais. Je suis quand même un prince, et je n’ai vraiment pas envie d’inquiéter mère. Déjà que je dois supporter des gardes, même si pour aujourd’hui, il n’y a pas encore tout le personnel de la famille royale. Mère est une reine, contrairement à ses frères qui n’ont jamais gouvernés. Enfin, ceux qui se trouvent dans ce pays. Je n’ai pas encore eu l’occasion de croiser oncle Elijah, mais j’espère qu’il saura remonter la grande déception de cet idiot qui me sert d’oncle. Il va sur ses 27 ans hein ? J’ai du mal à y croire !

Finalement, silencieusement je vois un coin qui me tente bien. La confection de Furin hm ? Je connais vite fait et je me renseigne donc sur l’atelier de confection. Je me mets à l’écart des autres. Beaucoup sont entre amis, famille sûrement, mais je préfère la solitude et puis, je suis quand même un prince, je ne vais pas rire avec de parfaits inconnus non plus. J’ai pris tout ce dont j’avais besoin et me voilà, assis à une table, me demandant bien ce que je vais faire. Enfin, ma bulle éclate en entendant un « bam ». Je me retourne pour voir une jeune fille au sol. Personne ne semble vouloir l’aider. Je pourrais l’ignorer, mais mère m’en voudrait alors, je me lève et commence à récupérer les outils qu’elle a fait tomber.

xx C’était la deuxième fois que Eun Sil se rendait sur la plage pour profiter des festivités organisées par Seoulmates. Elle avait beaucoup aimé le moment qu’elle avait partagé avec Stella et elle avait envie de tester autre chose. Elle aimait la création, faisant notamment des études de design alors elle fut intriguée par l’activité qui consistait à confectionner un fûrin. Ainsi, elle retourna à la plage sur un coup de tête. Elle ne travaillait pas, c’était l’occasion d’en profiter même si elle avait oublié qu’il fallait un partenaire… Timide, Eun Sil ne sut pas vers qui se tourner, ne reconnaissant personne. Il aurait été difficile de reconnaitre quelqu’un aussi facilement, surtout que pas mal de monde était présent … Elle voyait déjà beaucoup de binôme... ça risquait d’être compliqué de trouver quelqu’un. Qui plus est, elle n’était pas à l’aise à l’idée d’accoster quelqu’un. Certainement parce qu’elle avait peur d’être moquée et rejetée. Le regard des autres l’effrayait… leurs mots pouvaient faire mal, Eun Sil ne pouvait oublier ce qu’elle avait pu entendre dans sa jeunesse. Ça ne s’oubliait pas même si ça faisait partie du passé.

Elle était sur le point d’abandonner quand elle perdit l’équilibre, sans aucune raison apparente…. Ces outils lui échappèrent alors qu’elle tomba complètement sur le sol. Heureusement que le sable n’était pas brulant, car ça ne lui aurait pas fait du bien... Personne ne s’approcha d’elle, ce qui ne la surprenait pas. C’était comme ça, les gens ne s’intéressaient pas aux problèmes des autres. Et finalement, c’était peut-être mieux… Elle était gênée. Elle avait du sable partout mais ce n’était pas grave. Elle soupira avant de sursauter en voyant que quelqu’un récupérait ses outils. Elle posa ses yeux sur le jeune homme, ne le connaissant pas. Quand Eun Sil comprit qu’il était venu l’aider, un petit sourire apparut au coin de ses lèvres et elle le remercia d’une douce voix. Si elle ne faisait pas fausse route, il semblait seul. Trouvant un courage qu’elle ne pensait pas avoir, elle s’adressa à lui : « Encore merci pour votre aide…uh… vous êtes intéressé par l’atelier confection de fûrin par hasard ? Je…um… je cherche quelqu’un pour essayer si jamais… » C’était maladroit et elle espérait de pas s’humilier encore plus.  

xx J’apprécie le calme et la créativité. Je suis passionné par beaucoup de choses, que j’ai toujours effectué avec une surveillance. En même temps, au vu des tentatives de meurtres sur notre famille, particulièrement mes frères, incluant aussi nos aînés et demi-frères avec mère, je me méfie de tout le monde et je ne peux qu’accepter le fait que je sois sous surveillance. En même temps, de membres royaux dans petit pays comme la Corée du Sud, je sens que cela peut attirer pas mal d’ennuis. D’un autre côté, je ne peux pas en vouloir à mère et.. Je sors de mes pensées quand j’entends un « boum » dans le sable. C’est une jeune femme qui semble avoir été victime du sol incertain. Marcher dans le sable ce n’est pas aussi simple. Essayer de jouer au beach volley, on s’éclate tous dans le sable. Comme on peut s’y attendre de l’être humain, il semblerait que personne ne daigne vouloir l’aider.

Mère m’a appris à venir en aide sans réclamer mon dû aux personnes qui en ont besoin. Je me lève de ma serviette et je vais la retrouver. Je suis en chemise blanche avec un jogging que j’ai remonté jusqu’à mes genoux de couleur rouge. Je commence à aider l’inconnue silencieusement et lui tendre tous les outils qu’elle a fait tomber. J’arque un sourcil quand elle me pose la question concernant la conception de fûrin. Si je suis ici c’est que j’y suis intéressé, sinon j’aurais passé mon chemin, mais je garde mes pensées pour moi. Je suis étonné et méfiant à la suite de sa phrase. Je pense que je pourrais la maitriser si c’est une tueuse.. Après tout, les femmes sont les plus dangereuses. Elle savent masquer mieux que personne leurs véritables griefs et mauvaises intentions. Il n’y a qu’à voir mère, les concubines de notre père et je ne parle même pas de ses consorts.. Je reste un moment silencieux et je finis par répondre.

« Je suis installé là-bas. »

Je ne sais pas si je suis assez clair, mais je lui montre où je suis posé. L’invitant ainsi à me suivre. J’observe malgré tout ses mouvements et marche à ses côtés, ne jamais tourner le dos à « l’ennemi ». Mère nous a appris ça, comme essayer de garder son sang froid. Tel un gentleman je l’invite à s’asseoir à mes côtés. Je n’avais pas vu qu’il fallait être deux. Elle ne semble pas mauvaise, alors autant faire équipe avec une demoiselle qui semble pas dangereuse.

xx C’était embarrassant de tomber de cette manière devant autant de personnes. Pourtant, peu avait posé ses yeux sur elle, ne l’ayant même pas remarqué. Et le peu de personne l’ayant vu chuter n’avaient pas pris la peine de l’aider. Elle essaya de se convaincre que ce n’était pas grave, que c’était mieux ainsi mais c’était encore plus embarrassant… Etait-elle transparente ? A sa grande surprise, elle ne s’apitoya pas longtemps sur son apparence déplorable puisque que quelqu’un s’était approché. Un jeune homme, très charmant. Être en couple ne l’empêchait pas de reconnaitre la beauté chez autrui. Il ressemblait à un personnage de manga, certainement par l’aura qui émanait de lui. C’était très certainement la dessinatrice qui parlait, l’imagination faisant des siennes.

Le jeune homme l’aida à ramasser ses affaires et Eun Sil le remercia. Puis, se surprenant elle-même, elle lui proposa de participer à l’atelier avec elle. Il était le seul à s’être approché d’elle et il semblait ne pas être accompagné, elle l’espérait de tout cœur… Peut-être qu’elle n’aurait pas dû lui demander… ils ne se connaissaient pas et, elle venait de tomber bêtement devant lui… il devait avoir mieux à faire. Son silence pesant sembla aller en ce sens. Eun Sil s’apprêta à s’excuser pour sa proposition mais il prit la parole avant : « Uh ? » Est-ce qu’il venait d’accepter sa proposition ? Comprenant que c’était le cas, elle le suivit en silence, faisant attention à ses mouvements. Elle ne voulait pas tomber une nouvelle fois et elle n’était pas tout à fait à l’aise de retrouver avec un inconnu. C’était pourtant elle qui avait partagé cette idée : « Merci d’avoir accepté » Elle le remercia tout en s’installant confortablement : « Est-ce que vous avez déjà fait des fûrin ? » Puis elle réalisa qu’il avait l’air jeune lui aussi. « Je m’appelle Eun Sil, j’ai 21 ans » Elle fit un léger mouvement de tête, en signe de politesse et attendit que le jeune homme se présente à son tour.  

xx Avec les mains pleines, je ne peux pas la saluer formellement comme tous thailandais le font. Évidemment, ce sera simplement les deux mains jointes par le bout de chaque doigt au niveau du torse, car je pense qu’elle est inférieure à moi. En effet ce signe de salutation, plus nous allons haut, menton, nez et front. Dans tous les cas, je lui fais savoir que je me suis déjà installé la-bas. Je ne compte pas la repousser, mais je reste sur mes gardes. Après tout, tout le monde peut s’en prendre à ma personne. Je ne dois pas baisser ma garde. Les Coréens sont pas mal américanisés, qu’ils en ont perdus de leur culture. Du moins, je les trouve pas très respectueux ou alors c’est la Thaïlande qui l’est peut-être un peu trop ? Alors, qu’à la différence de ce pays, nous acceptons facilement les personnes homosexuelles, comme quoi nous, thaïlandais sommes sûrement plus intelligents et plus respectueux du choix de chacun ? Allez savoir. Je sors de mes pensées quand je dépose sur la petite table où je me suis installé ses affaires. Je l’observe, répondant à son “merci” par un acquiescement de la tête. De là, quand elle se présente, comprenant qu’elle est plus âgée, je me dois de rajouter le “Pii” dans mes salutations tout en faisant le signe de respect au niveau du plexus qu’est le ‘Wai” en joignant mes deux mains,, étant inférieure à moi.

« Enchanté de faire votre connaissance Pii Lee Eun Sil. Je suis Tidjai Suriya. J’ai 19 ans. »

Je ne lui en dis pas plus. De toute façon, peu de personnes s’intéressent aux personnalités politiques des autres pays, exceptés si nous sommes de l’intérieur et que nous devions côtoyer. La politique est un monde barbant, mais je pense avant tout à devenir quelqu’un qui pourra aider mon propre peuple même si, je ne deviendrais pas roi. Je répond enfin à sa question.

« Non, c’est ma première fois. En Thaïlande, nous sommes dans l’artisanat, mais pas celui-ci. Et vous, Pii Eun sil ? »

xx Si Eun Sil avait hésité à faire demi-tour pour rentrer, elle se trouvait finalement devant un jeune homme qui semblait partant pour participer à l’activité ensemble. Elle était rassurée de ne pas avoir fait le chemin pour rien, surtout qu’elle avait hâte de participer. Elle pensait offrir son fûrin à Taewoon si elle était satisfaite du résultat alors elle était impatiente de commencer. Elle espérait être aux côtés d’un jeune homme intéressant et agréable, car au final, il s’agissait d’un total inconnu. Mais c’était aussi ça qui était plaisait, la possibilité de rencontrer quelqu’un qu’elle n’aurait peut-être jamais vu ailleurs... Comme l’application Seoulmates même si elle n’était plus dessus depuis sa rencontre avec Taewoon. Pourtant elle aurait pu. Pour rencontrer de nouvelles personnes et créer des liens amicaux.

« Pii ? » Elle questionna d’une petite voix, faisant le rapprochement avec le nom du jeune homme. Eun Sil fut également surprise par son geste, lui montrant du respect. Elle s’inclina légèrement, ne sachant pas comment lui répondre. Elle était bien en face d’un étranger. Celui-ci dégageait d’ailleurs une certaine classe, elle devait admettre. Pour autant, elle ne se doutait absolument pas de son titre, comment aurait-il pu ne serait-ce que l’imaginer ? Elle ne connaissait pas ce nom, n’ayant jamais pris le temps de s’intéresser autant à la Thaïlande. « Tu n’es pas coréen pas vrai ? » Elle n’osait pas avancer de nationalité, de peur de faire une erreur et de le vexer. « Enchantée de te connaitre Suriya[/color] » Elle répondit, prenant plus d’aisance puisqu’elle était plus âgée que lui. Seul l’âge la guidait dans leur échange, ignorant tout de lui. « Tu vis en Corée ou tu es ici en vacances ? » Elle s’intéressa naturellement à lui, sans avoir d’autre intention derrière la tête. « J’ai beaucoup à apprendre sur ton pays ! Je n’ai jamais eu l’occasion d’en faire non plus. On va tout le deux apprendre sur le tas je crois bien »
Prenant place, elle commença à réfléchir à ce qu’elle pouvait confectionner. « Je ne sais pas sur quel thème partir » Elle réfléchissait à voix haute, observant le matériel qu’elle avait récupéré et jetant des coups d’œil un peu partout.

xx « Pii Eun Sil dit juste. »

Sur le fait que je ne sois pas coréen. Je ne sais pas si je serais véritablement si j’avais su qu’il fallait être deux. Je sais que créer des liens est important surtout pour mieux comprendre la mentalité des gens d’ici bas. Mais, je suis devenu parano, pas seulement à cause de ce que l’on m’a inculqué, mais j’ai perdu une petite soeur ou un petit frère dont je ne saurais jamais justement, car on nous l’a pris avant même de connaître le sexe. Les rencontres et les voyages sont comme un rite pour passer à l’âge adulte, enrichissant aussi. Il est vrai que j’ai appris beaucoup de choses, mais je n’ai guère profité de ma scolarité en france, ne visitant que ce qui m’intéressait et pour m’aider. Je ne connais pas du tout le confection de furin et je me dis que je devrais essayer de faire le plus beau pour offrir à mère. Je voue un culte à cette dernière, mais il faut dire qu’elle le mérite. Tout le monde en thaïlande l’aime. Tout le monde connait la reine Chantira. Enfin, dans ce pays, non, mais c’est aussi très bien pour être plus tranquille et pouvoir s’autoriser quelques libertés avant que tout le personnel de mère n’arrive. Plus je la regarde, je ne ressens pas une menace. J’incline seulement la tête pour la saluer. Elle se permet plus de familiarité, mais en France, les aînés sont pires. Je me demandent s’ils apprennent vraiment la politesse, alors en soi, je ne m’offusque pas, comme certaines personnes le pourraient et répond simplement à la question en organisant mon plan de travail.
« Je viens d’arriver pour y vivre, mais personne ne sait de quoi demain sera fait. Et Pi Eun Seul alors ? Vous avez toujours vécu à Séoul ? »
Essayer d’engager la conversation. Je n’ai toujours pas répondu à sa question concernant le “pii”, parce que je ne sais pas si elle m’a posé une question et que je n’arrive pas à lui trouver réellement un égal dans la culture coréene. Ils ont tellement de manières différentes pour s’adresser à une personne, entre un “noona”, “hyung”, “Sshi” “Seongnim”, “Hoobae” etc. Pour moi, ils se compliquent vraiment trop la vie et j’en ai sûrement oublié. Nos pays font partis du même continent, ne sont pas éloignés que cela de l’un et de l’autre, mais ils sont tellements différents.

« Je suis rassuré, je craignais d’être le seul novice. C’est aussi bien d’apprendre sur le tas. Oh ? Pi Eun sil n’est pas la seule à ne pas connaitre mon pays. Si vous avez des questions, demandez. »

Je regarde.. J’ai pris de la céramique et du métal car le métal offre un plus joli tintement que le verre, mais aussi le matériel adéquat pour peindre ou graver. Le métal ne m’effraie pas, je l’ai travaillé pour avoir mon cap de bijoutier en france, il va falloir que je chauffe et travaille avec le feu avec le matériel afin de pouvoir moduler mon métal. D’où aussi les gants. J’ai une idée de ce que je veux faire, mais d’abord, il vaut mieux que je dessine. D’où le fait que je prends une feuille et calcule les dimensions de mon métal afin de pouvoir poser ce que je pourrais faire. Je sors de mes pensées quand j’entends la réflexion de ma camarade, je finis par lui dire :

« Cela dépend sur le matériel pour lequel vous êtes parties. Le verre, la céramique à l’aide de pochoirs vous pouvez faire des dessins ou coller. Bien que le travail de la céramique soit plus compliqué.. Quant au métal, je crois qu’il n’y a que moi qui a pris le métal pas travaillé du tout. Le verre est plus simple à travailler pour un débutant, et après à voir si c’est pour vous ou l’offrir. »

Fis-en la regardant dans les yeux, avant de continuer à dessiner rapidement l’esquisse d’une lanterne japonaise avec quelques décorations que je vais devoir grâver tout en façonnant aussi une cloche. Une petite maisonnette carrée. Cela me plait et colle à l’atmophère zen que mère aime. Un peu inspiré cet univers ghibli de totoro.

xx Eun Sil fut agréablement surprise d’être tombée sur un étranger ; elle trouvait que ça pouvait rendre l’expérience plus intéressante. Elle était impatiente d’en savoir plus sur le jeune homme, sans se douter une seule seconde de son identité et de son titre. Ce n’était pas quelque chose qu’elle aurait pu deviner en le regardant simplement, ce n’était pas écrit sur son front. Elle fut toutefois curieuse vis-à-vis de lui, et sur son pays. Y compris sur son arrivée en Corée. « Le pays te plait ? » Elle demanda avec une curiosité non dissimulée. Elle aimait connaitre l’avis des étrangers sur son pays, ça pouvait lui permettre de voir la Corée du Sud d’une autre manière, sous un angle différent en écoutant des avis différents du sien. « Oui j’ai toujours vécu en Corée, j’ai peu voyagé malheureusement » Elle n’en avait pas vraiment les moyens même si elle avait eu l’occasion de bouger un peu plus en grandissant. « u viens d’où ? » Elle osa demander directement, se doutant de la réponse.

« Je trouve ça très bien aussi » Elle répondit avec le sourire, impatiente d’apprendre à confectionner du fûrin. Suriya n’en avait encore jamais fait également alors ils allaient apprendre ensemble. Écoutant les conseils du jeune homme, Eun Sil décida de commencer par le verre. A la fois parce que c’était mieux pour débuter mais parce qu’elle trouvait que le rendu joli. Elle aimait la simplicité, alors elle voulait rester simple en mettant un peu de couleur et ne pas trop charger le support. Peut-être essaierait-elle autre chose selon le temps que cela prendrait. « J’aimerais bien en faire un pour mon petit-ami aussi mais je ne veux pas lui offrir quelque chose de moche » Elle avoua avec un léger rire nerveux, peu confiante sur ses capacités. Elle savait dessiner et avait de l’imagination mais c’était différent d’une feuille de papier. Elle n’était pas certaine de s’en tirer à merveille mais elle allait se concentrer et faire de son mieux. « Je vais commencer avec du verre et si je ne m’en sors pas trop mal, j’aimerais essayer d’en faire un en céramique pour mon copain » Ce plan ne lui semblait pas trop mal. « Tu veux faire un cadeau à quelqu’un ? » Elle demanda, tout en attrapant son cahier de croquis pour dessiner ses idées, suivant l’exemple du plus jeune. « Tu dessines bien~ » Elle commenta en jetant un rapide coup d’œil, ne voulait pas se montrer trop curieuse non plus malgré l’envie de regarder plus attentivement ce qu’il dessinait.

xx « Pour le peu que j’ai vu, oui. »

Autant dire que je suis poli, car à part le quartier de son aîné Shion, la patinoire, la faculté et la plage grâce à l’évent, je n’ai pas vu grand chose. D’un autre côté, je suis aussi très pris entre les cours, mes hobbies, le fait que je veuille tenter les compétitions de patinage, ce que je ne pouvais pas jusqu’à maintenant.. Alors ce que j’ai vu est vraiment pauvre. Je me dis que je ne dois pas trop m’attacher si jamais mère, décide du jour au lendemain de partir même si, il semblerait que cela ne soit pas le cas dans l’immédiat. J’acquiesce simplement quand mon interlocutrice me dit qu’elle a peu voyagé. Qu’elle se rassure.
« La Corée du Sud n’est que le second pays que je visite. C’est peut-être plus que vous, mais rien de bien extavaguant non plus. Je viens de Thaïlande pour répondre à la question de Pii Eun Sil. »

Au moins, je n’étais pas le seul à être novice en la matière des furins. Je commence à dessiner ce que je compte forger après avoir allumé le feu pour commencer à faire fondre le métal afin de pouvoir le moduler. Il n’y a sûrement que moi qui fait ça et je peux sentir quelques regards sur nous, alors que tous, comme ma compagne ont pris les clochettes déjà faite, faut juste les décorer. J’écoute les propos de ma partenaire après que j’ai essayé de l’aiguiller sur sa problématique.

« Le verre est plus joli même si son est le plus moche, mais la céramique faut être vraiment adroit et savoir quelles peintures utilisaient, sans parler du vernis pour que ce que vous faites tiennent. Mais, n’est-ce pas l’attention qui comptent ? Si votre petit ami vous aime, il aimera ce que vous faites non ? »

Je n’ai jamais été dans une relation et de l’autre côté, pour le moment, cela ne m’intéresse vraiment pas. Je la remercie d’un signe sur ses compliments et je pose sur le papier plusieurs dessins. Le choix est compliqué, mais, finalement j’enfile mes gants.

« Je vais m’écarter un peu et aller vers ce rôcher pour forger mon métal afin de ne pas vous blesser. »

Je serais visible, c’est juste pour éviter qu’elle se brûle par ma faute, je m’en voudrais. Me rendant compte que je n’ai pas répondu à sa question je..

« Pour ma mère, et mes deux frères. »

xx A chaque fois que Eun Sil entendait quelqu’un apprécier la Corée, un sentiment de fierté s’éveillait en elle. Elle ne connaissait malheureusement que la Corée du Sud alors elle ne comparer mais, elle aimait réellement son pays, malgré ses défauts. Il y avait encore tellement de choses à améliorer, elle en avait tout conscience mais, elle s’y sentait bien. Ne connaissant rien d’autre… « C’est ce que je pensais mais je ne voulais pas me tromper. J’aimerais beaucoup visiter la Thaïlande un jour » Comme plein d’autres endroits, la liste était longue depuis le temps. « J’espère que tu vas te plaire ici, je peux te donner des adresses, peut-être… N’hésite pas~ » Elle proposa naturellement avant qu’ils attaquent l’activité qu’ils avaient finalement prévu de réaliser ensemble. « Je trouve le verre vraiment joli » Eun Sil souligna, approuvant les propos du plus jeune. Puis, elle allait pouvoir s’amuser puisque ce n’était pas le plus difficile. « J’espère bien… Je pense que ça lui fera vraiment plaisir si je décide de lui offrir » Taewoon était quelqu’un de bien, elle ne s’inquiétait pas de sa réaction. Pour autant, il était hors de question qu’elle lui offre quelque chose de moche. Elle voulait bien faire les choses, en être suffisamment fière pour lui offrir sans se sentir gênée.

« D’accord » Elle répondit avec le sourire alors que Suriya s’apprêta à s’éloigner pour forger son métal. Baissant la tête pour regarder la plateforme qui allait accueillir son art, elle releva les yeux vers Suriya. « Oh c’est adorable ! ». Elle se demanda un instant si elle n’aurait pas dû en faire un pour son père également. Même s’ils n’étaient pas très proches, elle l’aimait et elle espérait être une bonne fille, malgré tout. Pensive, elle pensa à cette possibilité avant de se remettre au travail, ayant déjà une idée pour un premier essai sur du verre. Ayant terminé de dessiner sur papier, elle ne tarda pas à s’attaquer à son fûrin. Avec délicatesse et concentration, elle commença à dessiner une première fleur sur laquelle elle comptait rajouter des détails violets, sa couleur favorite.
Lorsque que Suriya fut de retour auprès d’elle, elle se concentra sur lui et observa ce qu’il avait réalisé. « Ça n’était pas trop compliqué ? » Elle demanda avec curiosité. Elle s’était concentrée sur sa tâche alors elle n’avait pas pensé à l’observer de loin. Cette activité lui plaisait énormément, son carnet de dessin pouvant attester de sa passion pour la création de façon générale. « Tu ne t’es pas blessé au moins ? » Elle demanda, se souvenant au que ça pouvait être dangereux.  

xx J’aime mon pays et on pourrait dire que je suis un vrai patriote. C’est même l’armée qui commande le tout en vérité ! Je peux comprendre que des jeunes de notre âge ne supportent pas ça, mais je ne pense pas que Rama change les règles. Dans tous les cas, je ne sais pas quand je retournerai au pays. Sûrement pour les évènements importants comme les anniversaires ou autres. J’acquiesce d’un signe de tête :

« De plus, ce n’est pas très loin et le prix est raisonnable. J’espère que Pii Eun Sil s’y plaira quand elle ira. »

Je pense que comme elle semble l’être, elle est attachée à son pays et aime entendre des compliments. C’est normal. Je compte continuer à griffonner quand elle me propose de me faire connaître la ville.

« Ce sera avec plaisir, je ne connais pas la ville alors, j’aurais bien besoin d’un guide. »

Il faudra aussi penser à s’échanger peut-être nos coordonnées ? A voir. Je me méfie quand même des étrangers. Je n’ai pas envie de me faire avoir comme un débutant. Toutefois, elle semble être vraiment inoffensive. La façon comment elle parle d’offrir un cadeau à son petit ami. Elle semble vraiment y tenir.

« Si il aime Pii Eun Sil, qu’importe la qualité, il sera heureux ! Je présume ! »

Je trouverai que ce serait mal venu de la part de son petit ami, de ne pas apprécier le présent. Je décide de me retirer de la table pour forger le métal. Je suis gêné quand elle pose le mot “adorable” sur la raison de ma fabrication de fûrin. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais d’autres liens autres que les membres de ma famille.

« Hm. »

Je m’éloigne après l’avoir averti et je m’essaie à l’élaboration de mon métal et je m’y mets à le travailler. Finalement, je change d’avis et prends le second dessin que j’ai fait. Une libellule sur une feuille et une petite cloche. Mes frères n’étant pas encore là, je me dis que si j’offre qu’un présent à mère, ils ne m’en voudront pas trop. Je reviens vers ma “partenaire” alors que le métal refroidit encore après l’avoir façonné. J’ai éteint quand même le feu afin qu’il n’y ait pas de blessé. C’est qu’elle semble vraiment bien se débrouiller. Je répond avant tout à ses questions par politesse.

« Non, je suis allé en France où j’ai reçu mon diplôme dans la forgerie on va dire, même si c’est plus spécifique. Alors, j’ai l’habitude. Et Pi Eun sil dessine vraiment bien. Quant à moi, je vais attendre avant de peindre en vert. »

En effet, puisque c’est la nature, il est normal que je colore dans les tons verdâtres. Pour le moment, je l’observe.

« Pii Eun sil a suivit une formation de dessin ? »

xx « J’espère en avoir l’occasion un jour » L’envie était réelle même si les occasions risquaient d’être rares. La jeune femme n’avait pas énormément d’argent et ce qu’elle gagnait en travaillant était pour aider son père et se débrouiller seule, sans dépendre de ce dernier. Son job lui allait parfaitement, les horaires correspondant avec son emploi du temps à l’université mais ça lui laissait peu de temps pour voyager. « Super, je peux te donner mon kakaotalk ou mon numéro de téléphone, selon ce que tu préfères » Elle proposa naturellement. Elle avait beau manquer de confiance en elle, Eun Sil n’avait pas toujours du mal à s’approcher des gens selon les situations. Elle se sentait à l’aise avec Suriya alors c’était naturel de lui proposer de partager leurs coordonnées pour lui présenter des coins de Seoul.

« J’espère » Son sourire ne la quittait plus alors qu’elle pensait à Taewoon. Elle voulait vraiment lui faire plaisir avec un petit cadeau original. Elle n’en aurait certainement jamais eu l’idée dans d’autres circonstances, cet évènement organisé par Seoulmates étaient bien tombé. Elle aurait beaucoup aimé s’y rendre avec Taewoon mais le jeune homme était occupé. Ils ne pouvaient pas toujours se voir, selon le planning de l’artiste. Qui plus est, ils ne pouvaient pas non plus se promener facilement à deux, Taewoon étant connu.

« C’est vraiment joli ! » S’exclama Eun Sil en voyant Suriya revenir avec son fûrin, la libellule était vraiment bien faite, il s’était appliqué et devait s’y connaitre. Eun Sil eut la confirmation grâce à la réponse du jeune homme. « Oh je comprends mieux, ça devait être intéressant comme études ! » Elle était sincère, impressionnée. Elle baissa les yeux, un peu gênée en entendant Suriya dire qu’elle dessinait bien. « Merci, j’aime beaucoup dessiner » Elle se contenta de répondre tout en se concentrant sur son fûrin. Elle releva les yeux vers Suriya lorsque ce dernier s’interrogea sur sa possible formation en dessin. « Un petit peu mais, j’ai surtout toujours dessiné pour le plaisir, c’est une passion que j’ai depuis petite » Une passion qui s’accompagnait de beaucoup d’imagination et d’une envie de s’évader à travers des histoires à partager avec les autres. Il lui manquait toutefois la confiance pour le faire, pour oser se lancer dans le partage de ses dessins. La peur de l’échec et des critiques négatives. « Actuellement, je suis des études de design mais dans mon temps libre, je dessine beaucoup de tout et n’importe quoi. Et toi, tu travailles en Corée du coup ? »

xx« Je le souhaite à Pii Eun Sil. »

J’ai beaucoup de choses à faire. Je ne suis pas le genre à sortir pour des loisirs, même quand j’étais en France. Autant Rama fait des frasques et ne s’en cache pas, il reste le roi de Thaïlande. Quant à moi, je ne suis qu’un petit prince qui ne doit pas faire trop de vagues. Cette excursion en France m’a permit de découvrir une culture complètement différente de la mienne. Certes, j’ai été déçu par la France par certains côtés, l’incivisme étant monnaie courante, je dois avouer que c’est ce qui m’a choqué. Cela dit, je préfère ne rien dire. La Corée du Sud aussi, s’est un peu trop américanisé à mon goût, mais je le garde pour moi. Je suis étonné, mais aussi reconnaissant qu’elle me propose de me servir de guide. J’en aurais bien besoin. Je ne suis pas sur les réseaux sociaux alors, je lui passe dans un silence presque religieux mon téléphone portable.

De là, j’essaie de l’encourager pour son fûrin en guise de cadeau pour son petit ami. Quant à moi, je m’éloigne afin d’éviter un quelconque accident. Quand c’est fait, je reviens avec ma création encore chaude. Je dois attendre un peu avant de peindre, ce qui me permet de pouvoir observer les faits “d’arme” de ma partenaire.

« Merci. Je suis assez fier de ma création. »

Même si, je n’en ferais jamais mon métier. Enfin, à voir, je veux essayer d’entrer dans le gouvernement de mon pays afin de le développer.

« En effet, cela l’était. »

De là, je ne me gêne pas pour complimenter son art en apprenant ainsi un peu plus sur elle.

« Pii Eun Sil veut être designer d’intérieur alors ? Oooh non. Enfin, est-ce que être patineur est un métier ? Je me le demande.. Et toi Pii Eun Sil ? Tu travailles en plus de tes études ? »

xx Eun Sil n’avait pas pensé se poser auprès d’un inconnu pour confectionner un fûrin. Ce fut naturellement qu’elle décida d’en offrir un pour Taewoon, espérant bien s’en sortir. C’était une activité qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de tester mais, la jeune femme était manuelle et créative. Elle s’intéressait à ces choses-là alors elle prit plaisir à commencer cette activité tout en faisant connaissance avec le jeune homme. Il semblait très respectueux et poli et dégageait une élégance évidente, sans que Eun Sil ne puisse se douter de l’origine de cette éducation. Qui plus est, elle fut davantage curieuse en découvrant son talent créatif puisqu’il réalisait un magnifique fûrin. Elle en apprit ainsi plus sur ses études et le jeune homme semblait s’intéresser à elle aussi. La conversation prenait facilement place, alors que tous les deux continuaient d’avancer sur leur œuvre.

« Oui… Je pense. » Elle répondit avec hésitation. L’avenir était un gros point d’interrogation et, elle avait peur de s’y confronter. Elle savait ce qu’elle rêvait de faire et c’était différent de ce qu’elle pensait pouvoir faire. Ce qu’elle pensait plus stable et plus sécurisant. Ayant grandi en connaissant la difficulté à finir certains mois, elle se doutait que le mieux était de se diriger vers un métier plus stable que celui de dessinateur car elle ignorait si elle avait le talent nécessaire. Elle ne savait même pas ce qu’elle devait faire pour se faire une place. Même à petite échelle pour vivre sa passion, les doutes l’empêchant d’essayer. Comme ce fut toujours le cas. « Bien sûr que oui ! Par exemple, mon cousin est un patineur célèbre en Corée, peut-être que tu le connais. Il s’appelle Lee Han. Est-ce que tu fais aussi des compétitions ? » Elle demanda avec des étoiles dans les yeux. « Oui je travaille dans un convenience store après les cours, sur Hongdae » Elle ajouta avant de finir son dessin. Il lui fallait à présent choisir le message à inscrire.

xx C’était drôle de pouvoir échanger avec une parfaite inconnue sans se sentir menacé ou autre. Au moins, elle semblait inoffensive. Peut-être qu’avec le temps, il pourra la croiser à nouveau ? C’était à se le demander. D’un autre côté, je ne peux pas dire que je suis un garçon qui sort énormément. Je n’ai pas envie d’attirer les ennuis qui pourraient me tomber dessus à cause de mon rang. Là où je suis en sécurité, c’est vraiment chez moi, là où j’ai de nombreux gardes du corps autour de moi. Quoi qu’il en soit, je parle un peu de moi et je suis curieux à son sujet. Je ne la questionne pas plus sur son rêve d’avenir. Je trouve aussi que c’est un bon métier d’être design d’intérieur sans me douter qu’elle possède une autre aspiration. Je n’ai jamais manqué de quoi que ce soit dans ma vie, alors je ne peux pas dire grand chose. Je suis surpris d’apprendre que son cousin, Lee Han, un des patineurs qui fait partit du groupe que je viens de rejoindre est tout simplement son cousin.

« Ooooh ! Oui, je le connais un minimat. Je viens de rejoindre son “club”. On ne s’est pas vraiment encore parlé. Je vais commencer cette année les compétitions. Est-ce que cela veut dire que je pourrais croiser Pii Eun Sil à la patinoire ? »

C’est une question comme un autre. Et, je ne demande rien de plus. J’acquiesce ne connaissant pas du tout l’endroit. Je vous le dis que je ne sors pas.

« Je ne sors pas beaucoup, alors je ne connais pas. Mais, qui sait, si nous nous recroisons, peut-être que Pii Eun Sil pourra me faire visiter ? »

Une question comme une autre. De là, je finis par peindre mon fûrin en acier et félicite celui de ma partenaire. C’est ainsi que se termine l'événement des fûrins. Finalement, c’était une bonne journée. Quand nous nous séparons, j’appelle mon oncle pour lui demander de venir me chercher, sachant qu’il participait aussi à un événement pas très loin d’ici.